Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.10.2020 - abdel-samari - 3 min  - vu 13672 fois

NÎMES Jean-Bernard Falco (Impérator) : "M. Fournier, vous êtes un menteur"

Grégory Pourrin, Jean-Bernard Falco, Jean-Paul Fournier et Céline Falco (Photo Anthony Maurin).

Jean-Bernard Falco, patron des groupes hôteliers Paris Inn et Maison Albar (notamment l'Imperator à Nîmes), n'est pas content suite à notre article qui relatait les propos du maire et de son adjoint, Richard Flandin concernant le lancement des travaux sur les quais de la Fontaine ce lundi. Il a donc souhaité répondre sur Objectif Gard ce lundi.

Objectif Gard : Pourquoi êtes-vous en colère ?

Jean-Bernard Falco : Car je trouve fort de café que M. le maire et son adjoint se fassent passer pour des victimes. Il ne faudrait pas inverser les rôles. Moi, je veux remettre l'église au milieu du village et je persiste et signe : il n'y a eu aucune concertation avec les deux commerces de la rue, que ce soit le salon de beauté ou mon établissement.

Mais vous étiez au courant que Jean-Paul Fournier et ses équipes avaient prévu ces travaux...

Oui c'est vrai et je ne reproche pas le projet d'embellissement en lui-même. La ville est effectivement plus belle aujourd'hui. Tout le monde peut reconnaitre que la ville n'a plus rien à voir avec 2001. D'ailleurs, quand j'étais en négociation pour racheter l'établissement, j'avais rencontré les services de la Ville qui se réjouissaient de l'arrivée d'un palace 5 étoiles. Et ils m'avaient expliqué que de nombreux travaux étaient prévus. Mais en raison des élections municipales et de la colère sourde des habitants, qui en avaient un peu marre des travaux continuels, ils avaient décidé de stopper pour plusieurs mois. Là, le problème, c'est que l'on lance des travaux du jour au lendemain après une pseudo conférence de presse. Sans nous prévenir.

Pourtant, la Ville indique vous avoir concerté à plusieurs reprises...

C'est juste mentir. Moi, je n'ai peur de personne et je le dis : M. Fournier, vous êtes un menteur. Par ailleurs, il évoque un montant d'investissement à hauteur de 2,8 millions d'euros. Comment sur un projet comme celui-là c'est à l'acteur économique de venir pleurer vers un politique ? C'est un lieu public, c'est à la mairie de prévenir les acteurs économiques. Pourquoi on inverse les choses ?

Richard Flandin, l'adjoint au maire de Nîmes, ne comprend pas trop votre énervement. Il a le sentiment que la Ville a joué le jeu avec vous notamment sur les places de stationnement devant votre établissement...

Je ne réponds pas aux adjoints, ce n'est pas de mon niveau. Ni au directeur général des services (Christophe Madalle, NDLR) d'ailleurs. Moi, c'est le maire que j'interpelle. Ils devraient tous se réjouir de la présence d'un établissement comme l'Impérator à Nîmes. Si la ville rayonne à l'international, je pense que l'on y est pour quelque chose. Franchement, quand je me déplace en Chine, à Dubaï, aux États-Unis, je suis désolé de le dire, personne n'est capable de localiser la ville sur une carte. C'est quoi les actions de la mairie à l'international ? L'office de tourisme fait un peu le job mais la mairie rien. Il n'y a qu'à voir pour le classement Unesco. On a vu la compétence sur le sujet et le résultat.

Vous y allez un peu fort non ?

Je suis en colère, voilà tout. Moi, j'ai obtenu mon permis de construire en bonne et due forme. Ils pouvaient accepter ou refuser. J'ai donc eu le droit comme pour tout chantier d'une emprise sur la rue avec le dépôt d'algéco. Est-ce que vous croyez une seconde que c'est gratuit ? Moi, je veux bien embrasser le maire mais à ce moment là, la ville devra m'ériger une statue. Depuis que l'on a rouvert, nous avons un hôtel de luxe qui attire une clientèle internationale. Pierre Gagnaire élu « plus grand chef étoilé du monde » selon ses pairs, etc. On avait un accord moral pour la mise en place d'un service de voiturier. C'est le minimum quand on est un palace. Faut être logique. C'est gagnant-gagnant. J'ai dit et j'ai fait. Puisque le maire ne respecte pas les commerçants, je vais prendre le plus gros cabinet de droit urbain et on réglera cela devant un tribunal. Même si cela me coûte de l'argent, c'est la justice qui tranchera. Ils veulent quoi au juste, le DGS, l'adjoint et le maire ? Me faire fermer mon établissement ?

On l'a compris, vous irez jusqu'au bout...

Mettre en place des travaux devant l'établissement en pleine crise sanitaire et économique, c'est aberrant. C'est me créer un préjudice certain. Pourquoi ne pas attendre l'automne 2021 ? Que chacun prenne ses responsabilités. Il y a une centaine d'emplois en jeu à Nîmes. J'ai déjà suffisamment à faire avec nos établissements parisiens qui doivent s'adapter à la situation de la covid.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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