NÎMES Jean-Louis Pagès expose ses "Promenade(s) dans Nîmes"
Jusqu'au samedi 4 juin à la bibliothèque Carré d’Art, sur le mur Études à l'entresol de l'édifice, est exposé le rêve dilué mais bien réel de Jean-Louis Pagès, un architecte aquarelliste.
Voilà une belle petite exposition qui plaira aux Nîmois comme aux curieux qui iront à Carré d'art par hasard et découvriront ces aquarelles douces et sensuelles d'une cité des Antonin quasi onirique. Après avoir parcouru le monde, bâti, et "aquarellé" les lieux où il est passé, la pandémie et le confinement ont conduit Jean-Louis Pagès à redécouvrir Nîmes, la ville de ces ancêtres, où il n’est pas né mais où il a passé 62 années.
Des lieux bien sûr historiques mais aussi parfois, ceux créés par l’architecte lui-même. Un livre, édité chez AtelierBaie a depuis vu le jour. C'est un texte d'Isabelle Montfumat qui introduit l'exposition d'aquarelles signées Jean-Louis Pagès. Selon cette critique d'art : "Après les "Chemins de la Méditerranée" qui l'ont conduit à travailler l'aquarelle, Jean-Louis Pagès, architecte voyageur, nous transporte dans son univers imagé, associé à des textes personnels, parfois intimes, à travers 30 aquarelles originales. Au cœur des mythologies, arpentant les rues, les lieux historiques mais aussi les surprises ou les créations de l'architecte, les aquarelles, toutes de mêmes dimensions, nous offrent une unité de mesure du monde qui nous touche, au point de nous désigner comme témoins privilégiés. Seule l'émotion pure est capable de tels enchantements."
"Je travaille sur les sujets qui m'intéressent. Je prends le plus souvent des photos en noir et blanc ; cela me permet de me rappeler des lieux et des paysages, des sites, sans pour cela me restituer la réalité vue. Mais à l'inverse de ce qui est recommandé pour les aquarellistes, je dessine d'abord le sujet principal à mains levées, comme je le fais pour mes principales réalisations d'architecte, puis j'y inscris la couleur ! C'est un travail qui se fait, en quelques heures, dans son entièreté", explique quant à lui l'artiste.
Et Isabelle Montfumat de reprendre : "Cette couleur intentionnelle, dont la couleur bleue arborée par presque toutes les aquarelles, ce bleu étonnant, le "Daler-Rowney" qu'utilisait William Turner, produit alors un nouveau rapport au récit. Jean-Louis Pagès nous offre ainsi un parcours presque romanesque de la ville nîmoise que nous côtoyons chaque jour, de cette richesse environnante qui traverse les siècles avec nous, fixant à jamais nos images patrimoniales. L'architecte n'est pas très loin !"
Les lieux exposés ? Il y a tout d'abord un plan de Nîmes. Puis, dans l'ordre, la porte Auguste, la place de l'horloge, les Halles, le Carré d'Art (donc "l'exposeur exposé", le Napoléon, la place d'Assas, le quai de la Fontaine, le Bar Hemingway, le Temple de Diane, la Source, la Tour Magne, le Castellum divisorium, le lavoir du puits Couchoux, le Mont Duplan, le centre André Malraux, Saint-Dominique, la cathédrale, la place du Chapitre, la Rotonde, Juliette, la mairie, la place du Marché, l'impasse Fresque, les Arènes, la résidence Puech du Teil, la Porte de France, l'impasse de la Sariette, la garrigue, la Zup et le Mas de Mingue.
Chaque texte est accompagné par une explication de l'auteur, de l'artiste, de l'architecte, de l'enfant qui se souvient, de l'adolescence qui déambule, de l'homme qui vit et revit. Des analyses, des précisions, des éclairages mais aussi du sentiment et de l'âme. Les écueils sont évités, les valeurs préservées et la ligne directrice bien trouvée.