Publié il y a 1 h - Mise à jour le 20.09.2024 - Lïana Delgado - 2 min  - vu 68 fois

NÎMES La Protection judiciaire de la jeunesse en grève

manifestation Nîmes

Les agents manifestent. 

- Photo Lïana Delgado

Le personnel de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a fait grève ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Nîmes. Une centaine de personnes était rassemblée.

La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) est une administration composée de 9 760 professionnels qui dépend du ministère de la Justice. Les salariés sont à 55 % des éducateurs. Des psychologues et des infirmiers y travaillent également. Leur mission principale est de s'occuper de l’organisation de la justice des mineurs en éduquant ceux en conflit avec la loi et protéger les jeunes en danger. En 2023, la PJJ a pris en charge 130 000 mineurs. Au 1ᵉʳ septembre, 500 contrats d’agents contractuels n’ont pas été renouvelés. Une décision prise par Caroline Nisand, la directrice de la PJJ, suite à un décret de Bercy en février qui demande de réaliser des économies.

De mauvaises conditions de travail

Ce jeudi 19 septembre, une centaine de personnes se sont rendues devant le palais de justice de Nîmes pour protester contre ces décisions. Yoann Chauvin est membre du bureau national de la CGT PJJ, élu sur le territoire Gard-Lozère à la PJJ et éducateur au Milieu ouvert de Nîmes. "On manifeste, car au 1ᵉʳ septembre, nous nous sommes retrouvés avec des services complètement dégarnis d’éducateurs, de psychologues et d'assistantes sociales. Alors, les mineurs qui doivent avoir un suivi éducatif dans le cadre d’un mandat judiciaire ordonné par le juge, ne sont plus pris en charge par le ministère de la Justice. Aujourd’hui ce sont des listes d’attentes qui s’agrandissent, or nous souhaitons les prendre en charge de suite. Quand le jeune est jugé et que la sanction n’est pas appliquée immédiatement, il peut comprendre que la justice ne fonctionne pas, donc ça renforce son sentiment de toute puissance”, confie Yoann Chauvin. 

Les manifestants demandent la reconnaissance de leurs métiers, des moyens et des emplois. "Il faut arrêter de casser le service public. Notre but est d'aider les jeunes. On se retrouve à faire des prises en charge au rabais. Notre travail est indispensable pour ces mineurs, car ils sont en devenir. Nous avons besoin d’avoir des moyens pour les accompagner dans de bonnes conditions afin qu’ils soient de meilleurs adultes demain”, affirme Priscilla Berraud, assistante sociale au Stemo de Nîmes et élue de la CGT au niveau national. Les conditions sont de plus en plus difficiles pour les agents, à l’image de Coralie Piha, éducatrice à la PJJ. "Depuis 15 ans, je vois cette administration perdre ses valeurs et fonctionner à l’image d’une entreprise. L’humanité qu’on cherche à incarner auprès des jeunes et des familles, on ne la retrouve pas nécessairement en tant qu’agent. Les décisions prises poussent à mettre des professionnels dans des situations maltraitantes. La coupe est pleine”, conclut Coralie.

Lïana Delgado

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