NÎMES L’élue Catherine Bernié-Boissard co-écrit un livre avec son époux
« Figures, personnages et personnalités d’Occitanie.» C’est le titre du nouvel ouvrage écrit par la géographe et élue d’opposition à la ville de Nîmes, Catherine Bernié-Boissard, et son historien de mari, Michel Boissard.
Objectif Gard : D’où vous est venue l’idée d’écrire un livre ensemble ?
Catherine Bernié-Boissard : En fait, nous en avions déjà co-écrit un, lors de la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. L’éditrice nous a demandé de réitérer l'expérience en nous focalisant sur les personnages, figures et personnalités qui ont fait l’Occitanie.
Michel Boissard : Catherine m’a aussi proposé cette aventure en ma qualité d’historien. J’ai collaboré à la rédaction du livre « Visa pour le Gard » ainsi que d’autres ouvrages, notamment la première biographie de Jean-Pierre Chabrol (édition Alcide) qui a reçu le prix du Cabri d’or.
N’est-ce pas trop dur de travailler en couple ?
Catherine Bernié-Boissard : Vous savez, on vit depuis un certain temps ensemble et puis, on a une maison suffisamment grande pour ne pas travailler l’un sur l’autre…
Michel Boissard : Au contraire, on s’est enrichi. Moi, j’ai l’habitude de faire des textes très synthétiques. C’est le contraire pour Catherine. On s’est corrigé mutuellement. On a même échangé sur un cas qui nous posait problème : parler ou non de René Bousquet, préfet de police à Laval sous l’occupation. Il a été responsable des déportations de juifs depuis l’Occitane. J’étais très réticent à l’idée d’en faire un portrait…
À qui s’adresse ce livre ?
Michel Boissard : À un très large public. Ce livre revêt un côté un peu pédagogue. Aussi, il peut être lu de manière discontinu, les portraits étant courts. On l’a rédigé de sorte à ce qu’il soit accessible à tout le monde.
Quels sont les personnages qui vous ont le plus touché ?
Catherine Bernié-Boissard : Il y a des actrices comme Bernadette Lafont, originaire de Nîmes, mais également des femmes politiques comme Gilberte Roca, l’une des premières femmes députée, conseillère départementale et élue de Nîmes.
Michel Boissard : Parmi les femmes, il y a celles qui se sont toujours revendiquées d’Occitanie et d’autres qui s’en sont toujours éloignés comme Juliette Gréco dont la mère était résistante. C’est la même chose pour Coco Chanel qui a des racines à Ponteils. […] Et puis moi, je retiendrai aussi Benjamin Crémieux, critique littéraire spécialisé dans la littérature italienne. Issu d’une famille juive séfarade de Narbonne, il arrête sa carrière pour s’engager dans la Résistance. Il est arrêté par la Gestapo puis déporté.
Vous êtes tous deux membres du Parti communiste. Votre sensibilité politique a-t-elle eu une influence dans le choix des personnages ?
Catherine Bernié-Boissard : Elle a joué, on ne peut pas le nier, mais on a essayé d’être très ouvert. Nous n’avons pas privilégié les maires communistes ou de Gauche. D’ailleurs, nous avons accordé une page à Jean Bousquet, l’ancien maire de Nîmes, élu en 1983 mais aussi patron de Cacharel qui avait l’ambition « d’ouvrir la ville aux patrons ».
Avez-vous connu des difficultés dans l’élaboration de cet ouvrage ?
Catherine Bernié-Boissard : Oui, concernant les femmes, invisibles jusqu’au XIXe siècle ! Cela ne signifie pas qu’elles n’ont pas eu de rôle mais leur histoire n’a pas été retranscrite. Tenez, d’ailleurs à Bouillargues, nous avons eu la première femme médecin : Madeleine Brès. Son père était fabriquant de charrettes. Elle le suivait, et c’est comme ça qu’elle a voulu devenir médecin.
Enfin, si vous aviez un regret ?
Catherine Bernié-Boissard : On parle d’un second volume car il y a d’autres personnages que nous n’avons pas pu évoquer comme Georges Decaunne, le maire de Narbonne Ernest Ferroul ou le journaliste Jacques Chancel.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com