Coupe de champagne en début de soirée, en haut du Musée de la romanité, avec vue sur les arènes de Nîmes… La Ville avait sorti le grand jeu pour cette première soirée de rencontre et d’échanges entre les internes de la faculté de médecine et les élus de la municipalité. Beaucoup d’entre eux étaient présents, mais pas le maire, Jean-Paul Fournier, représenté par son premier adjoint, Julien Plantier. Franck Proust, président de Nîmes métropole, avait fait aussi le déplacement.

Le but de cet événement est de faire la promotion du territoire, montrer l’attractivité de la capitale gardoise et de développer une politique de fidélisation des professionnels de santé sur le territoire. Ces internes viennent de tout le territoire pour apprendre leur métier à la faculté du CHU Carémeau, alors forcément l’objectif est qu’ils s’installent localement. D’autant plus que l’enjeu est de taille car la désertification médicale est forte à Nîmes.

55% des généralistes nîmois à la retraite dans cinq ans

"Nîmes voit sa population médicale décroitre, cette problématique ne concerne pas que le milieu rural. Des quartiers entiers de la ville se retrouvent sans médecin généraliste", alerte Julien Plantier. D’après les estimations de la municipalité, d'ici à 2030, les personnes de plus de 75 ans représenteront plus de 46% de la population dans le Gard quand près de 40 % des médecins généralistes seront retraités. Concernant Nîmes, 55% des 161 généralistes partiront à la retraite dans les cinq ans à venir.

Ce genre d’initiative risque de se multiplier mais le Gard attire, à l’image de Sofiane (29 ans), originaire de Marseille, qui vient de finir ses études et qui a décidé de commencer sa carrière de médecin au service gériatrie à Carémeau. L’hôpital s’est bien entendu associé à cette soirée ainsi que l’Agence régionale de santé avec la présence de Didier Jaffre, directeur général ARS Occitanie : "On essaie de se faire entendre pour avoir plus d’internes car certains ont beaucoup de mal à rester sur notre territoire."

40 chambres de plus pour les internes en juin

Les différents acteurs soulèvent la difficulté de recruter, à Carémeau des investissements sont en cours. "Le CHU est très attentif à l’organisation de votre temps de travail, a assuré Nicolas Best, directeur général, en s’adressant aux 300 internes que comptent la faculté, pour l’internat, 40 chambres de plus seront livrées en juin et un espace de vie commune en septembre."

Des prises de parole pour que les internes se sentent à l’aise car la plupart ne sont pas du territoire. "Près de 70% d’entre vous ne viennent pas de Nîmes et de la région. Nous faisons partie du Top 3 des établissements les plus choisis par les internes", précise Michel Prudhomme, président de la commission médicale d’établissement (CME), qui a également rappelé les droits et les devoirs des internes. "Vous êtes la cheville ouvrière des services, au plus près des malades", a-t-il conclu.