Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 30.09.2020 - stephanie-marin - 3 min  - vu 655 fois

NÎMES Maud Paschal, directrice du Périscope : "C'est une saison étrange, c'est certain"

Maud Paschal, directrice du Périscope à Nîmes. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

Malgré tout, Maud Paschal garde le sourire. Malgré tout, et sans vouloir sombrer dans le mélodrame, car la tempête covid-19 qui frappe l'Hexagone s'accompagne d'un vent d'incertitude. La directrice du Périscope à Nîmes a tenu à lancer la saison 2020-2021, dès le mois de septembre. Malgré tout...

Un malgré tout qui englobe un protocole sanitaire drastique qui comporte le port du masque obligatoire dans la salle, une distanciation physique limitant la jauge maximale à une soixantaine de places au lieu de 100, la fermeture du bar autour duquel le public et les artistes se retrouvaient à la fin des spectacles. "C'est une saison étrange, c'est certain, lance Maud Paschal. Nous sommes plus dans la consommation que dans la médiation." Un item important au Périscope à tel point que les échanges seront maintenus, à distance et dans la salle.

Financièrement, le confinement n'a pas mis en péril l'avenir de ce théâtre nîmois dont les partenaires ont maintenu les subventions en 2020, malgré les annulations ou les reports de spectacles. La directrice du Périscope reste prudente en ce qui concerne la saison à venir. Elle ressent la frilosité du public pour des raisons qui ne sont pas liées à la baisse récente des températures mais plutôt à la crainte du virus, la contrainte du masque...

Résultat : la billetterie est loin d'être prise d'assaut. "Sauf quelques exceptions, on ne remplit pas, même avec une jauge réduite. Quand on accueille une compagnie, qu'on la paye, ainsi que les intermittents et qu'il n'y a personne... La situation peu vite devenir compliquée. Il ne faut pas que ça dure trop longtemps."

Une programmation remaniée

Autre incertitude, la programmation concoctée par Maud Paschal et dans laquelle elle mêle ses coups de coeur aux créations accompagnées par le Périscope, sera-t-elle jouée dans sa totalité au vu de l'évolution de la crise sanitaire ou du moins des mesures décidées par le Gouvernement ? Alors pour se laisser une certaine liberté d'ajustement, la directrice et son équipe ont édité un programme en deux volets, de septembre en janvier, puis viendra celui de février à juin. Pensée et travaillée au mois de mars, la saison 2020-2021 a été remaniée avec des reports de créations prévus en fin de saison dernière ou de spectacles qui devaient être présentés dans le cadre de la Journée mondiale de la marionnette qui devait avoir lieu le 21 mars. "Une compagnie québécoise et une autre serbe ont annulé leur venue. Ça a été un jeu de Tetris pour imbriquer les reports dans la programmation", s'amuse Maud Paschal.

Des marionnettes et des auteurs

Le Périscope a démarré sa saison en proposant d'abord des séances hors les murs. "On s'attendait à ce que les gens soient frileux alors on a voulu privilégier plutôt des petites jauges, des espaces extérieurs. On a voulu proposer des choses différentes pour que le public reprenne doucement le chemin du théâtre." Un format qui devrait revenir une fois l'hiver passé.

Dans le contenu, cette programmation tire le fil des saisons précédentes, avec cette volonté de présenter la diversité des arts de la marionnette avec plusieurs spectacles soit de marionnettes, soit d'objets, soit de formes animées, qui ponctuent l'ensemble de la saison 2020-2021. "Il y a toujours cette question qui me tient à coeur sur les auteurs contemporains, vivants. C'est-à-dire comment faire entendre les textes et faire vivre ces auteurs ?" Le Périscope présentera par exemple un parcours avec Sandrine Roche avec deux spectacles dont un "Charabia" le 2 février 2021, qu'elle a écrit et mis en scène et le second "Mon rouge aux joues" le 26 mars 2021, porté par un collectif et dont elle signe le texte.

Un fil entre la petite et la grande histoire

"Ce que l'on trouve aussi en filigrane dans mon projet, c'est l'idée que pour moi le théâtre réfléchit sur une certaine projection du monde et faire un pas de côté pour réfléchir d'une autre manière sur le monde tel qu'il est et où il va. Ce qui donne une teinte très théâtre documentaire", explique Maud Paschal. Et plus particulièrement cette année, je trouve qu'il y a un fil, pas forcément réfléchi, entre la petite et la grande histoire." La directrice du Périscope cite ainsi en exemple "La Conquête" le 26 novembre 2020, "Hen" le 20 mars 2021, "Circulations capitales" le 5 février 2021, ou encore "Frères" les 1er et 2 avril 2021. Pour découvrir la programmation complète de la saison 2020-2021, cliquez ici.

Stéphanie Marin

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