Comme évoqué ce matin par Objectif Gard dans son éditorial, la ville de Nîmes envisage dans le cadre du programme de renouvellement urbain de Pissevin, de déménager la médiathèque Marc-Bernard. Le bâtiment qui abritait jusque-là la bibliothèque sera détruit. La Gauche dans son ensemble regrette cette décision.

Pierre Jaumain et Nicolas Nadal, Parti socialiste : "La décision de la municipalité de détruire la médiathèque Marc-Bernard est un coup de tonnerre qui signe le renoncement et l’abandon. Le renoncement du service public municipal à combattre les réseaux criminels et l’abandon total des habitants d’un quartier relégués de fait en zone de non-droit. Cette décision arbitraire et brutale est à l’image de la non-volonté de la majorité de droite de la ville de Nîmes de s’investir réellement dans l’amélioration de la vie quotidienne des citoyens des quartiers populaires. Les seules batailles que l’on ne gagne pas sont celles que l’on ne mène pas ! Le cynisme est à son son comble comme l’est l’absence de dialogue alors que nous appelons de nos voeux depuis longtemps d’une réunion de tous les acteurs pour bâtir une réponse à la hauteur des enjeux et des attentes d’une population à qui la Ville refuse égalité, dignité et avenir commun. Nous demandons la suspension de cette décision inique et l’ouverture d’états généraux pour substituer au défaitisme une réponse citoyenne et politique volontaire, positive et constructive. La République est au rendez-vous quand elle affronte la réalité pas quand elle recule devant l’adversité. Des solutions existent et il y a des femmes et des hommes prêts à relever les défis !"

Catherine Bernié-Boissard, ancienne élue à Nîmes et géographe : "La Médiathèque Marc-Bernard est fermée depuis le 6 juin 2023, soit près de 10 mois. Une solution de substitution précaire a été mise en place avec l’ouverture d’un mini point de lecture au centre Léon Vergnole. Jusqu'à aujourd'hui, l’idée prévalait que la médiathèque Marc-Bernard rouvrirait ses portes dans des conditions de sécurité améliorées. C’est donc avec étonnement que l’on apprend que la majorité municipale envisage de détruire purement et simplement un établissement culturel qui vient tout juste de bénéficier d’1 million d’euros de travaux, pris en charge à 80 % par l’État et l’Europe, dans le cadre du Programme national de renouvellement urbain (PNRU). Où l’étonnement se mue en stupéfaction, c’est lorsque Mme l’adjointe à la culture inscrit cette démolition dans le cadre des opérations financées par l’ANRU. Les partenaires de l’ANRU – État, Nîmes métropole, Département, ont-ils été consultés sur le projet annoncé par la Ville de Nîmes, sans d’ailleurs que le Conseil municipal en soit même saisi ? Singulière rénovation urbaine qui commence par une destruction d’un équipement culturel … L’élue en charge de la culture peut bien se targuer de la prochaine Contemporaine de Nîmes, mais la fermeture de Marc-Bernard et la paralysie actuelle du centre André-Malraux montrent qu'il y a non seulement un dédain, mais un profond mépris de la municipalité pour les habitants des quartiers populaires de Nîmes."

Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF : "La médiathèque, fermée depuis plusieurs mois en raison de la présence de dealers, qui avait été rénovée pendant 22 mois pour près d’1 million d’euros (dans le cadre du Programme de renouvellement urbain), et réouverte en 2020… ne serait pas réouverte et serait même destinée à être détruite et reconstruite in situ à l’horizon 2027… dans la cadre du 2e volet du Renouvellement urbain… Stupéfaction et colère devant un tel gâchis, financier et humain…. Qui pilote toutes ces opérations ? Pour quoi faire ? Et pour qui ? Les habitants de Pissevin (et au-delà) privés de cet équipement culturel depuis plusieurs mois doivent être traités avec davantage considération. Il faut rouvrir la médiathèque Marc-Bernard en assurant la sécurité des agents et des usagers."