Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.11.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 349 fois

NÎMES Réanimateur d'objets, tel est leur métier

(Photo Anthony Maurin).

Le stand des réanimateurs d'objets du collectif Design (Photo Anthony Maurin).

Le nom est beau, magiquement poétique... Réanimateur d'objets ! On imagine très bien le pourquoi du comment mais le rendu final est tout simplement de toute beauté. Bienvenue sur le stand K3 du salon de créateurs Nimagine.

C'est Carl Jaunay, qui s'occupe du stand pour le collectif Recyclage design, un groupement d'artistes qui fédère des moyens techniques et financiers afin de les optimiser. Le côté scénique de mise en avant des œuvres vient valoriser le travail de tous. "Notre siège est basé à côté de Nantes mais nous avons des artistes qui viennent des quatre coins de la France, voire de l'étranger." Le stand est grand et l'offre y est plurielle. Logique puisqu'il s'agit d'un collectif. C'est tendance mais ne croyez pas que cela suffit...

Carl Jaunay (Photo Anthony Maurin).

La qualité des œuvres proposées est réellement au rendez-vous. "On fait aussi et surtout la démonstration qu'en recyclant des matériaux on est en capacité d'exceller dans l'offre puisque toutes les pièces qui vous voyez sur notre stand ne sont pas bricolées... Nous sommes dans de la pièce artistique de très haut niveau, unique. Pour autant, on offre la possibilité à des gens qui ne sont pas amateurs d'art mais qui veulent le devenir, de pouvoir en acquérir pour 49 euros." Bon, certaines pièces peuvent toutefois atteindre des dizaines de milliers d'euros.

On a vu tant d'artistes qui se revendiquent de l'art du recyclage pour finalement recycler une simple bonne idée. Mais ici, c'est différent. "La clé de voute est de mettre l'art au service du recyclage ou le recyclage au service de l'art car notre palette est relativement large."

(Photo Anthony Maurin).

Des tableaux faits de canettes de soda "déconstituées" et fixées comme des toiles étincelantes avec des univers allant de Marvel à la BD en passant par "Le Cri" de Munch revisité. "Mais vous trouverez aussi sur le stand des bronzes ou l'on reconstitue l'alliage de bronze avec des robinets en laiton ou du cuivre pour ensuite travailler le bronze à la cire perdue. Toutes les pièces sont ainsi uniques" pour l'occasion. Carl en connaît long sur la méthode car il fait partie des deux artistes à exposer. Il est ici avec un Burkinabé qui travaille au sein du collectif depuis 17 ans.

Des membres du collectif travaillent aussi le métal, de vieux outils détournés pour les ramener à la vie en en faisant divers personnages. Même le vieux métal est recyclé ! "Oui, on travaille le vieux métal historique orné de rivets qui peut venir de bateaux coupés en morceaux. Ça donne du très beau mobilier auquel on passe un vernissage pour stabiliser l'empreinte du temps, son âme, sa patine. On travaille aussi le verre."

Le verre, c'est toute une histoire. Si vous allez sur le stand vous verrez de grands plateaux de verre issus de la technique nommée fusing. "Contrairement au souffleur de verre nous travaillons le verre à froid, en multicouches entre lesquelles on met de la feuille d'or, de l'aluminium, du cuivre, des pigments, du végétal. On envoie tout ça en cuisson à 1 200° pendant quatre heures mais on peut cuire certaines pièces 28 heures !" Lampes, plateaux de table, plateaux de console... Tous forcément uniques et qui viennent orner un travail de métal.

Mais sur le stand vous pouvez voir d'autres techniques comme du pastel sec ou de l'acrylique avec des artistes locaux ! "Valérie est de Saint-Quentin-la-Poterie ou Jean-Claude qui est Nîmois", nous ne parlerons pas de Benjamin qui lui est de Montpellier et qui réalise les magnifiques tableaux en canettes recyclées.

Anthony Maurin

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