PONT-DU-GARD Le collectif Liberté-Gratuité maintient la pression
Après le dépôt d'un recours devant le tribunal administratif de Nîmes, le collectif Liberté-Gratuité s'est de nouveau réuni ce matin au Pont-du-Gard pour réclamer la gratuité de l'accès au site.
Ce matin alors que les rayons du soleil automnal caressaient les rives du Gardon, de multiples associations de randonneurs pédestres et cyclistes ont foulé une nouvelle fois l'aqueduc romain. Depuis plus d'un an, date de la création du collectif Liberté-Gratuité-Pont-du-Gard, ces militants associatifs réclament la gratuité pour tous les usagers (exceptées les voitures, NDLR) de l'accès au site. En avril 2013, l'EPCC – Etablissement Public de Coopération Culturelle – qui dépend du conseil général du Gard a mis en place un "péage" pour les visiteurs. Ces derniers doivent à présent s'acquitter d'un droit d'entrée qui varie de 10 à 18 euros, selon leur moyen de locomotion.
"La mise en place d'un péage sur la route départementale 981 est tout simplement illégale puisque cette route relève du domaine public", avance Jean-Yves Gréhal, porte-parole du collectif. Il y a quelques jours, le collectif a mis ses menaces à exécution en déposant un recours devant le tribunal administratif de Nîmes.
Pour éteindre la contestation, le président de l'EPCC Paolo Toeschi a accordé la gratuité de l'accès au site aux Gardois. Pas suffisant pour l'association qui balaie d'un revers de main cette avancée : "Visiblement Mr. Toeschi fait de la politique et pas de la gestion ! Cette carte, qui permet aussi la gratuité aux Gardois qui circulent en voiture, leur fait perdre de l'argent", réagit Jean-Yves Gréhal, "les piétons ne rapportent pas grand chose à l'EPCC. Ce qui rapporte au Pont-du-Gard ce sont les voitures et les cars. Ce sont eux qu'il faut faire payer, pas nous". Seulement : avant la mise en place de ce droit d'entrée, l'EPCC se plaignait des dizaines de cars garés anarchiquement près du site qui laissaient échapper des centaines de touristes…
Craintes de privatisation du site
La manifestation n'a pas bonne presse auprès des syndicats de salariés de l'EPCC. A travers une lettre ouverte, FO et la CFDT dénoncent les "combats idéologiques" de ces militants qui "mettent à mal les 110 emplois".
"Les salariés font fausse route. On connait les grandes difficultés financières du conseil général", glisse Jean-Yves Gréhal qui craint une "privatisation" du site pour remplir les caisses de la collectivité. "Si le Pont-du-Gard est géré un jour par une société type Culturespaces, la première des économies qu'elle fera sera sur le nombre de salariés ! Ces gens là, instrumentalisés par la direction, se trompent de combat", soutient Jean-Yves Gréhal.
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Coralie Mollaret