PONT-SAINT-ESPRIT Privé de ses visiteurs, le musée laïc d'art sacré se refait une beauté
Au vu du contexte sanitaire peu engageant, les visiteurs ne semblent pas prêts à retrouver les musées. Même si cette mission d'accueil des publics n'est toujours pas d'actualité, la Conservation départementale du Gard a décidé de mettre ce temps à profit au musée laïque d'art sacré de Pont-Saint-Esprit.
En effet, elle y a programmé un diagnostic sanitaire et des opérations de restauration sur les décors
peints médiévaux de la "Maison des chevaliers". Cette dernière est entièrement classée au titre des Monuments historiques et constitue un magnifique écrin pour les collections permanentes du musée spiripontain.
C’est la restauratrice Anne Rigaud, spécialiste des décors peints, qui est chargée de cette intervention, trente ans après la découverte et les premières restaurations de ce patrimoine. L'opération de restauration sur les décors doit se dérouler en deux temps, sur une période d’environ quinze jours.
La phase d’étude, la plus conséquente, va d’abord permettre d'évaluer l’état sanitaire des plafonds peints de la Cour royale de justice (1337-1343) et ceux de la salle d’apparat haute, datés de 1450. Autrement dit, un relevé minutieux des fissures provoquées par les mouvements du bâtiment et le temps va être établi. Ainsi, un suivi rigoureux des altérations pourra en découler et permettre d'anticiper d'éventuelles restaurations.
Dans un second temps, Anne Rigaud devra procéder à la consolidation de quelques enduits décollés sur les murs peints de la salle d’apparat haute, grâce à une injection de coulis de chaux. Dernière étape de la restauration : la réintégration picturale. Elle permettra enfin que ces petites zones lacunaires retrouvent tout l’éclat de leur couleur et se fondent à nouveau dans cet exceptionnel ensemble peint.