Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 09.02.2014 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 228 fois

PORTRAIT DE VILLAGE. Bagnols et ses indomptables électeurs !

D.R/E.B et C.M. Montage C.M

Ni de droite, ni de gauche, à Bagnols-sur-Céze l'alternance se fait au gré des alliances politiques scellées entre les partis. 

Bagnols-sur-Céze, troisième ville du département nichée dans la basse vallée du Rhône au bord de la Céze. Ce n'est pas moins de 19.000 âmes qui peuplent la commune dont peu ou prou 9.000 électeurs, appelés aux urnes les 23 et 30 mars afin d'élire celui qui décidera de leur destin pour les six prochaines années.

Un gauche divisée… 

Christian Roux, candidat dissident du PS, se présente pour les municipales à Bagnols contre le maire PS Jean-Christian Rey. D.R/

Dans les starting-blocks, il y a d'abord le maire sortant, le socialiste Jean-Christian Rey avec sa liste "Bagnols Ambitions". Le même intitulé qu'aux dernières municipales de 2008. Un porte-bonheur ? Non. "Depuis 2008, un certain nombre d’ambitions ont été menées à bien, comme l’assainissement des finances publiques : la ville était à l’époque déficitaire de 887.325.43 euros et cela on nous l’avez bien caché (…) Les ambitions aujourd'hui sont devant nous. Et il ne faut pas des ambitieux mais des ambitions pour la commune".

Cet ancien journaliste a pris depuis bien longtemps son envol politique, réussissant à créer la surprise en 2008, lorsqu'il est sorti vainqueur d'une triangulaire contre le maire UMP sortant (Rey 53%, Cret 33%, Couston 13%). Sera-t-il capable de réitérer son exploit ? Christian Roux, un socialiste dans les idées mais plus dans le parti, exclusion oblige, entend se présenter pour remporter la citadelle rhodanienne. Un caillou dans la chaussure du maire sortant.

Côté communiste, les nouvelles ne sont pas très bonnes. Regroupés au sein du Front de gauche, leur liste fait non seulement cavalier seul au premier tour mais aussi au second. Après l'annonce par Jean-Christian Rey d'un accord politique avec le MoDem (Maxime Couston, NDLR), Michel Tortey a bien failli s'étouffer : " Il (Jean-Christian Rey) met fin à l'espoir de rassembler la gauche au second tour. (…) Il porte et portera demain la lourde responsabilité de la division de la gauche". Une alliance qualifiée de "contre-nature" et même "nauséabonde", pour le leader PCF (lire ici). Le point de non retour est-il atteint pour autant ? Mardi dernier en conférence de presse, Jean-Christian Rey ne s'est pas épanché sur le sujet.

… Une droite unie.

En face, ça semble moins brouillon. Les familles UMP et UDI ont réalisé le "mariage pour tous" : Serge Rouquairol (UMP), tête de liste et Claude Roux (UDI), second sur la liste. Serge Rouquairol, ancien premier adjoint de René Cret et professeur de Français, veut faire de Bagnols une ville où "la fiscalité est plus juste et la sécurité tout comme la propreté effectives (…) Je veux gérer la ville d'une autre façon, les impôts sont trop lourds et la masse salariale qui aurait dû baisser, trop importante (…) Si je me présente, c'est dans la suite logique de mon leadership dans l'opposition. La droite a réussi à s'unir, cela a demandé des efforts".

Seule ombre à son tableau politique, la candidature du chef d'entreprise Jean-Claude Jacquelin, du mouvement "Nous Citoyens". Un mouvement national lancé par le riche entrepreneur Denis Payre. "Non, je ne pense pas qu'il puisse nous causer du tord. (…) Vous savez, certaines de ses idées sont assez proches des nôtres. Je ne pense vraiment pas qu'il pourrait nous nuire".

Malgré les divisions, à qui le rapport de force sera le plus favorable aujourd'hui ? La côte de popularité moribonde du président Hollande portera-t-elle préjudice à Jean-Christian Rey ? Deux interrogations, dont on ignore les conséquences arithmétiques. Après les inaugurations successives de permanences, la présentation des listes respectives, viendra le temps des programmes, opium  de l'électeur averti. A Bagnols, force est de constater que celui-ci est indomptable : ni tout à fait à droite, ni tout à fait à gauche… Au grand dam de certaines fédérations départementales qui voudraient faire tomber dans leur escarcelle la troisième ville du département. Alors, si "l'histoire est la science du malheur des hommes", pour Raymond Queneau, n'oublions pas comme Robert Brasillach, qu'elle "est écrite par les vainqueurs".

Capture d’écran 2014-02-02 à 14.37.38Coralie Mollaret

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Coralie Mollaret

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