À l'approche de l'élection présidentielle, Objectif Gard a donné la parole aux acteurs de la société civile. Deux questions : quelles sont les difficultés que rencontre votre profession ? Qu'attendez-vous du prochain gouvernement ?

Lucie, 19 ans, est étudiante en droit à Nîmes. Non-encartée politiquement, la jeune femme n’en reste pas moins intéressée par la vie publique. Elle songe même à devenir avocate. Révoltée par l’injustice, son premier cheval de bataille est l'égalité entre les hommes et les femmes : « Je suis épuisée de voir que la question de la situation des femmes est occultée par les médias de masse, comme par les politiques ». Les constats sont sans appel : « en moyenne, à temps de travail et compétences égales, les femmes sont payées 19,2 % moins que les hommes ». Concernant les violences, elle rappelle cette triste statistique : « une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint en France. Il faudrait arrêter de parler de « crime passionnel » pour décrire un véritable meurtre et agir davantage contre ces actes ».

Les femmes, la moitié de la population française

Dans quelques semaines, on connaîtra le nom du nouveau président de la République. Lucie attend du prochain gouvernement qu’il « prenne véritablement en compte la condition des femmes, qui représentent la moitié de la population française ». Pour elle, ça passa d'abord par l'amélioration de la législation pénale « en allongeant, par exemple, le délai de prescription des viols ».

Concernant l’éducation, « dès le plus jeune âge, il faut apprendre les valeurs de respect à l’école, car ce n’est pas toujours inculqué dans le cercle familial ». L’égalité se traduit aussi dans la sphère politique : « on a toujours pas vu les 50 % de députées à l’Assemblée Nationale, censée être représentative de la population ». Or, « la parité au Parlement est essentielle, car comment faire avancer les droits des femmes, quand les lois sont votées par des hommes »… Et pour les hommes ?

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com