RÉGIONALES À Nîmes, le candidat Reynié repart au combat
Dix jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, les candidats aux régionales ont repris le chemin de la campagne. Ce soir aux Costières, 1 200 personnes (selon les organisateurs) ont assisté au meeting du candidat Les Républicains-UDI.
Pour Dominique Reynié, le meeting de ce soir aux Costières n'est certainement pas comme il l'imaginait. Saluant la foule, debout sur sa chaise, le politologue l'avoue : "quel bonheur ! On le sent mais on ne peut pas le dire". Entre la peine éprouvée après les attentats du 13 novembre et la joie de se tenir aux côtés de l'ex-ministre François Baroin et du sénateur-maire Jean-Paul Fournier - qui l'aurait cru il y a quelques mois -, Dominique Reynié a affiché sa volonté sans faille de gouverner la troisième région de France, forte de ses 5,6 millions d'habitants et 2 milliards d'euros de budget. N'en déplaise à certains élus de droite qui, depuis l'assistance, ne se privent pas de railler cet étranger du sérail politique.
La tête de liste dans le Gard Christophe Rivenq appuyé par François Baroin font, eux, du manque d'expérience de Dominique Réynié une force. "Tu as pris le risque de quitter les confortables bancs de l'université pour descendre dans l'arène politique. C'est cela le courage, quoi qu'en disent les esprits chagrins ou les gens de notre propre camp", glisse Christophe Rivenq. Faut-il voir dans la phrase de l'Alésien, ombre de Max Roustan depuis tant années, un signe de compassion ?
Reynié, sur le créneau de la sécurité
Derrière son pupitre, Dominique Reynié est d'abord immobile. D'accoutumé adepte d'une gestuelle plus expansive, le candidat se contient sur les conseils de son entourage. Une attitude qui lui permet d'évoquer ses propositions sécuritaires, dix jours après les attentats de Paris et Saint-Denis. S'il est l'un "des plus grands penseurs de droite", le politologue ne peut prédire les conséquences électorales de ces événements. Après avoir énuméré les différents attentats dont a été victime la France (Merah en mars 2012 ; la mort d'Aurélie Châtelain en avril ; la prise d'otage dans une usine de production de gaz industriels le 26 juin 2015 ; les attentats de janvier 2015 ; l'attentat déjoué du Thalys en août… ), Dominique Réynié s'interroge : "je veux savoir pourquoi le gouvernement n'a pas mis en place en janvier ce qu'il propose aujourd'hui". Puis il évoque son envie de voir "le législateur réformer afin que les Régions, dans le cadre des CPER (Contrat de Plan État Région) puissent prendre des décisions pour assurer la sécurité de la nation". Dès septembre, le candidat avait versé au débat public la mise en place "de techniciens de la sécurité des personnes et des biens relevant d’une Direction Régionale de la Sécurité".
Après une bonne heure de discours, le candidat se dirige enfin là où l'attend son public : une critique acerbe de la Majorité sortante socialiste. À ce jeu-là, le candidat n'est pas mauvais. Même s'il traine dans la longueur, Dominique Reyiné amuse son assistance : "Delga propose la gratuité des transports scolaires pour tous les jeunes ?! Ca fait 546 millions. Je ne sais pas où elle va les trouver… Enfin si, en vous regardant, je sais où elle peut les trouver". Le TER à 1 € et Lordi en prennent également pour leur grade : "96% des élèves ont déjà un ordinateur. Etendre Lordi pour tous reviendrait à débourser 200 millions sur 6 ans ! Il vaut mieux utiliser cet argent pour développer l'économie du territoire (…) Quant au TER à 1€, j'ai essayé de réserver un billet sur Internet. C'est encore plus compliqué que de gagner au loto !".
Dominique Réynié s'arrêtera là. Enfin presque… Le temps de vilipender la famille Le Pen (Front National) où tante (Marine Le Pen), compagnon (Louis Aliot) et nièce (Marion Maréchal-Le Pen) se présentent à la présidence de trois Régions distinctes. Dominique Reynié ne souhaite visiblement pas en rester là. Malgré les estomacs qui grognent et les bâillements de son auditoire, le candidat savoure. Et au politologue d'espérer que, le 13 décembre, sa prédiction de remporter la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées se réalise.
Coralie Mollaret
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