ROQUEMAURE La ville se dote d’un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance
C’est fait : la ville de Roquemaure dispose d’un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Il a été installé cet après-midi par le maire André Heughe, en présence du préfet Didier Martin et de la procureure de la République de Nîmes Laure Beccuau.
Le maire a commencé par une allusion aux échauffourées de l’été dernier, en rappelant que « certains événements nous prouvent que nous devons dissiper les tensions. La sécurité est l’affaire de tous, que ce soit la prévention ou la répression, chaque acteur doit avoir un esprit collaboratif et partenarial. » Dans cette optique, une nouvelle convention liant la police municipale et la gendarmerie a été signée. La conseillère départementale Nathalie Nury s’est félicitée de ce que le CLSPD allait « amplifier les politiques publiques déjà en place sur ce canton. »
« Les résultats sont très bons sur Roquemaure »
Le préfet Didier Martin a pour sa part estimé que le CLSPD était « un outil extrêmement utile dont disposent déjà un grand nombre de communes du Gard. Il permet de mieux se connaître pour un meilleur fonctionnement. La sécurité est une coproduction, la gendarmerie ne pourrait rien sans un travail quotidien des autres acteurs, dont la police municipale, mais au delà de la question de la sécurité il y a un engagement des autres services de l’Etat, du Conseil général et des associations. »
Le préfet a ensuite présenté les chiffres de la délinquance sur le Gard et sur Roquemaure, « où la tendance de diminution est encore plus nette que dans le département. » Ainsi, au niveau de l’atteinte aux biens la baisse est de « 17 % depuis 2011 en zones gendarmerie » et en ce qui concerne les cambriolages, Roquemaure fait figure de bon élève, avec « - 24 % en 2014, contre -13 % dans les zones gendarmerie du Gard. » Idem pour les violences aux personnes, « en baisse de 13 % à Roquemaure, alors qu’elles sont stables dans le département. »
Le commandant du groupement du Gard de la gendarmerie, le colonel Pierre Baillargeat, a lui évoqué des « résultats très bons sur une zone stratégique à la croisée de deux chemins importants de délinquance : le Gard rhodanien, avec les villes d’Orange et Avignon, et le point d’entrée de l’A9. » Pour lui, le CLSPD va s’avérer utile, car « à Roquemaure on a principalement de la délinquance de proximité, des voles des dégradations, des petites choses qui impactent la population. Ces faits méritent un traitement partenarial. »
« Faire ensemble pour vivre ensemble »
Le capitaine de la brigade de Roquemaure Pierre Attard est revenu sur les chiffres de la délinquance sur la ville, qui sont passés « de 482 faits en 2010 à 209 en 2014, soit - 56 %. » Outre ces bons chiffres, le gendarme a estimé que « la ville est en train de se doter d’outils, c’est une commune hyper structurée. Il y a cette convention avec la police municipale qui compte 5 agents, 21 caméras de vidéo-protection et 10 vont venir. » Le commandant de la compagnie de Bagnols Philippe Daziano-Leclerq a quant à lui loué « l’excellente synergie avec la police municipale. »
« Ces tendances encourageantes, il nous revient de les prolonger en 2015, elles sont toujours fragiles », a rappelé le préfet, prenant l’exemple de la sécurité routière où après une année 2014 en baisse, « depuis le début de l’année, c’est une hécatombe, nous avons franchi le triste record de 22 décès en 3 mois, c’était moitié moins l’an dernier. »
La procureure de la République Laure Beccuau a quant à elle détaillé « quatre étapes du CLSPD : faire un partage de l’information, partager un diagnostic, programmer ensemble des actions et se soumettre à une évaluation de ces actions. » Pour elle, il est important de « redonner confiance aux habitants dans les institutions de la république, rappeler qu’ils doivent déposer plainte pour faire émerger une réalité. » Et la procureure de résumer le CLSPD en une formule : « faire ensemble pour vivre ensemble. »
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Le CLSPD, présidé par le maire, réunit notamment la gendarmerie, la police municipale, la procureure de la République, un représentant de l’Education Nationale, le CCAS, le relais emploi, la direction départementale de la cohésion sociale, la Mission locale jeune ou encore la Protection judiciaire de la jeunesse.
Thierry ALLARD