SAINT-PAULET-DE-CAISSON Le village inaugure une place du 19 mars 1962 forte en symboles
C’est une véritable marée bleu-blanc-rouge qui a déferlé sur le petit village de Saint-Paulet-de-Caisson, à quelques kilomètres de Pont-Saint-Esprit hier après-midi.
Une bonne quarantaine de porte-drapeaux de la FNACA, l’association qui fédère les anciens combattants de la guerre d’Algérie, et un parterre d’élus, au premier rang desquels le maire de Saint-Paulet et vice-président du département Christophe Serre et le député Fabrice Verdier, étaient présents.
« On piétine nos gerbes, les plaques sont déboulonnées à Béziers et Beaucaire »
Il faut dire que l’inauguration d’une place du 19 mars 1962, date des accords d’Evian qui mirent fin officiellement à la guerre d’Algérie, reste hautement symbolique, et polémique pour une partie de la droite et de l’extrême-droite françaises. « Aujourd’hui encore on nous fait des misères, on piétine nos gerbes, les plaques du 19 mars 1962 sont déboulonnées à Béziers et Beaucaire » a notamment tonné le président départemental de la FNACA Raymond Aparicio après avoir rappelé que la guerre d’Algérie avait fait « 30 000 morts » dans les rangs français, soit « 10 soldats en moyenne par jour. »
Amer, le président a poursuivi en estimant qu’il était « inacceptable de voir des élus prendre ainsi des positions indignes de la république », avant de conclure sa charge contre lesdits élus en affirmant que « nous avions et avons toujours le même patriotisme pour servir notre pays, la France. Alors qu’on ne vienne pas nous donner de leçons ! » Les intéressés apprécieront.
Et les anciens combattants de la guerre d’Algérie s’estiment « toujours oubliés de l’histoire, dixit le président cantonal de la FNACA Jean-Pierre Colombet. Ça doit cesser ! Nous n’acceptons pas d’être moins considérés et mis de côté. »
« Aujourd’hui vous êtes la fierté de la France »
Après avoir délivré « un message de paix », Jean-Pierre Colombet a cédé la parole au maire Christophe Serre, qui a insisté sur l’importance du devoir de mémoire, avant de rappeler que « la France se grandit à célébrer cette seule date historique, celle du cessez-le-feu. » La vice-présidente du Conseil départemental Carole Bergeri a quant à elle évoqué « ceux qui au delà de cette date ont été victimes de représailles et de violences. »
Le député Fabrice Verdier lui emboîtera le pas, parlant des « 50 000 Harkis massacrés en guise de représailles », avant de répondre à Jean-Pierre Colombet : « non, vous n’êtes pas les oubliés de la république, aujourd’hui vous êtes la fierté de la France. »
Thierry ALLARD