SAMEDI TOROS Virus ou pas, l'aficion doit rester forte et solidaire
Le coronavirus s'apprête à nous enquiquinner sévèrement. Pour les gros événements festifs comme pour les plus petits, l'aficion devra sans doute attendre plus longtemps que prévu pour revoir des toros fouler le sable des arènes.
Mercredi nous recevions un mail des arènes d'Arles estampillée du délégataire Ludi Arles Organisation indiquant l'annulation (on va préférer la suspension ou le report) de la prochaine feria de Pâques à Arles. " Nous venons d’apprendre avec regret que les mesures de restriction des rassemblements pour éviter la propagation du Covid-19 vont s’appliquer, comme nous nous y préparions, à la feria de Pâques. L’édition 2020 dans la forme qui était la sienne, entre le 10 et le 13 avril, est donc annulée dans sa globalité. Qu’il s’agisse de la fête dans la ville ainsi que la programmation dans les arènes. "
La déception est réelle mais ce courrier n'était pas totalement négatif. " Nous allons être en contact très prochainement avec les autorités locales pour travailler ensemble à recomposer la temporada arlésienne au vu de cette situation totalement historique. "
Même le petit et habituel Café toros des clubs taurins nîmois a été annulé car l'actualité ne se prête plus à ce type de discussions. En Espagne, Les Fallas de Valencia et la semaine sainte d'Alicante passent elles aussi à la trappe. Rendez-vous en Terre d'Aficion, manifestation à l'organisation mixte entre Ville de Nîmes, Simon Casas Production France et clubs taurins de Nîmes et du Gard, est elle aussi annulée (comme la Prima Fresca) pour les mêmes raisons sanitaires.
La novillada de la Cape d'Or, qui revenait hors feria de Pentecôte en guise de lancement de la saison taurine à Nîmes sera donc reportée à une date ultérieure et pourrait réintégrer sa feria si cette dernière est maintenue car lointaine dans le temps.
Les seules raisons économiques ou capricieuses ne tiennent pas face à l'ampleur d'une telle crise. Si cet état devait perdurer dans le temps, dans les toros, ça poserait quelques problèmes. Oui, les toros ne sont pas figés dans le temps, l'âge de la novillada d'aujourd'hui sera celui de la corrida de l'année prochaine mais quid des toros cinqeños qui devaient sortir en début de temporada ? Les ganaderos n'auront pas de compensation. Et la double venue d'un José Tomas à Nîmes ? Le monde économique, outre l'aficion, saluait l'intérêt de son retour.
Aujourd'hui, Simon Casas, empresa de Nîmes et Jean-Baptiste Jalabert, empresa d'Arles, semblent avoir temporairement au moins, enterré la hache de guerre. Sont-ils unis dans l'adversité ? C'est ce qu'il semble et c'est tant mieux. La temporada française comme celle vécue en Espagne vont être bouleversées, autant que les directeurs d'arènes se passent quelques coups de fils pour ne pas se marcher les uns sur les autres. En ces temps de crise, l'aficion devra se montrer forte, solide et solidaire.
Oui, parfois désunie pour de bien viles raisons, autorités et aficion doivent être impeccables dans la gestion de la crise et comprendre certains autres enjeux plus importants encore. Nous retournerons aux toros, au campo ou dans les arènes mais attendons un peu que la corne du cororna passe...