SAUVETERRE Les élus minoritaires lancent un site d'expression pour les citoyens
47%, soit 507 électeurs sur 1 086 votants sauveterrois, ont choisi les équipes des listes "Sauveterre avenir" et "Sauveterre ensemble" lors des municipales. Alors, si le maire sortant, Jacques Demanse, a été réélu, ceux qui sont désormais dans l'opposition souhaitent une collaboration constructive et continuer à donner la parole aux administrés.
Nathalie Jasse, qui était tête de liste de "Sauveterre avenir", ainsi que ses deux colistiers Mathias Durand et Émilie Beynet, qui siégeait autrefois dans la majorité, occupent à eux trois les bancs de l'opposition sauveterroise. Ils ont tenu à faire le bilan des 100 premiers jours de ce nouveau mandat.
"À "Sauveterre avenir", notre but c'est de continuer à convaincre de l'importance du changement de gouvernance vers une démocratie participative. Ça a été le fer de lance de notre liste pendant la campagne électorale et nous voulons vraiment maintenir ce cap là", introduit Mathias Durand. Et Nathalie Jasse de rebondir : "On voudrait changer la défiance qui touche la sphère politique actuellement. Pendant notre campagne, on voulait vraiment faire participer les citoyens aux décisions concernant le village."
Un site internet participatif ouvert à tous
Leitmotiv ambitieux en étant trois face aux 16 élus majoritaires. Ils ont alors opté pour la création d'un site Internet en juin-juillet : www.sauveterreavenir.fr. "Le but c'est de se forger sa propre opinion sur le fonctionnement de la mairie. Nous informons de la façon la plus transparente possible les citoyens sur la gestion des élus, le lancement des projets...", explique Mathias Durand. Nathalie Jasse y voit une manière de s'informer différemment sur les comptes-rendus des conseils municipaux, les projets en cours et à venir...
Il y a aussi un espace interactif où chacun peut s'exprimer sur un sujet et faire avancer les discussions. Les propositions les plus intéressantes sont publiées, après accord, sur la page Facebook, suivie par 545 personnes. "Nous faisons aussi une prise de parole à chaque conseil municipal où nous faisons remonter les messages des citoyens", précise Mathias Durand.
Bonne idée en somme. Mais est-ce que cette plateforme peut être totalement "transparente" et non orientée en étant tenue par les membres de l'opposition ? Oui selon eux : "Nous, on informe mais en laissant la main ensuite aux Sauveterrois, ça évite qu'on englobe seulement nos idées. C'est un lieu d'échange constructif. Le but c'est de faire avancer notre village."
"On a un maire là depuis 25 ans, nous comprenons que notre façon de faire le déconcerte un peu"
Persuadés que l'échelon local est un levier en matière de transition écologique et sociétale, les trois élus tiennent à gommer le sentiment de "méfiance" qui existe souvent envers l'opposition. "On n'est pas forcément toujours contre les projets. Ceux qui sont bénéfiques pour les citoyens, on les soutient. Quand on s'abstient ou qu'on vote contre, on l'a toujours expliqué", assure Nathalie Jasse. Par exemple, eux pensaient nécessaire la création d'une maison médicale, "la municipalité préfère l'extension du stade. Mais on va faire en sorte que ce projet se fasse même si pour nous, ce n'était pas la priorité".
Sur les 17 commissions ouvertes à Sauveterre, Nathalie Jasse en a intégré 10 et les deux autres conseillers six. Ils aimeraient néanmoins prendre encore plus part aux discussions et aux décisions, en échangeant au préalable.
"On a un maire là depuis 25 ans, nous comprenons que notre façon de faire le déconcerte un peu. On laisse le temps au maire et aux adjoints de comprendre notre démarche. Mais il va y avoir un temps avant que la confiance se noue", avance Mathias Durand. L'équipe avait par exemple déjà bien travaillé sur le projet de réduction et de rénovation énergétique bâtiments communaux et espère pouvoir apporter son expertise dans la réalisation. Du travail en bonne intelligence et dans un "esprit positif" donc. Mais l'opposition veille : "On fait attention aux actions menées et aux règles et au droit qui régissent la collectivité."
Marie Meunier