SÉCURITÉ Le ministre de l'Intérieur débloque des moyens pour Nîmes (sous conditions)
La rencontre à Paris entre Gérald Darmanin et les représentants de la ville de Nîmes a enfin eu lieu. Plus d’une heure d'échanges en présence de la députée Françoise Dumas, le maire de Nîmes, son adjoint à la Sécurité ainsi que le président de l'Agglo.
Le ministre de l'Intérieur avait bien fait les choses pour cette rencontre, préparée depuis plusieurs semaines avec la députée Françoise Dumas. Il avait convié notamment le directeur général de la Police nationale, Frédéric Veaux, et le général d'armée, directeur général de la gendarmerie nationale, Christian Rodriguez. En somme, les deux chefs des forces de sécurité du pays. Pour inciter à un travail plus étroit police-gendarmerie.
Le ministre a porté intérêt aux remarques de la Ville en rappelant la coopération efficace entre la police municipale et la nationale. Regrettant les postures politiques des amis de Nicolas Sarkozy avec la baisse des moyens en 2008, il a rappelé que Nîmes avait bénéficié en 2018 de 20 équivalent temps plein, la même chose en 2019 et a annoncé un renfort supplémentaire de 13 postes dès cette année.
"Sans sous-estimer le taux de violence élevé sur Nîmes, les trafics de stupéfiant principalement, Gérald Darmanin a rappelé que la première victime collatérale se sont les quartiers défavorisés", indique Françoise Dumas, à la sortie des échanges. "À Nîmes, une partie des effectifs de polices sont mobilisés entre autres pour la cour d’appel. Il est évident que la police doit être plus présente sur la voie publique." Concernant le matériel de la police nationale qui est obsolète, "il va faire des propositions en la matière."
"On a été écoutés, on espère être entendus"
Mais la députée de la majorité n'a pas hésité à souligner que la répression ne réglerait pas tout. "Il faut travailler en amont sur la délinquance." Le ministre de l'Intérieur a abondé en ce sens rappelant que la mairie de Nîmes n’utilisait pas assez les travaux d’intérêt général et les mesures éducatives sur les très jeunes délinquants. Idem pour le dispositif "Cité éducative" ou encore l'ANRU 2 où Nîmes est en retard. Selon Françoise Dumas, c'est un Jean-Paul Fournier "plutôt satisfait qui est sorti de cette réunion."
Pas tout à fait selon Franck Proust, le président de Nîmes métropole. "On a été écoutés, on espère être entendus. La certitude c'est que l'on a posé beaucoup de questions. On a eu peu de réponses." L'annonce des 13 postes supplémentaires est vécue comme une bonne nouvelle mais ce n'est pas suffisant. "Sur l'Agglomération, j'ai fait un focus sur les transports. En 2019, nous avons eu 150 caillassages et des arrêts de travail en pagaille pour des agressions de chauffeurs. Cela provoque des arrêts de dessertes ou des déviations. Cela va dans le mauvais sens d'une irrigation de ces quartiers qui en ont bien besoin."
Jean-Paul Fournier a donc proposé au ministre de l'Intérieur de venir à Nîmes à la fin du mois d'octobre pour observer par lui-même la situation. Gérald Darmanin a fait savoir qu'il viendra dans la capitale du Gard "s’il y a du concret notamment sur les sujets où la mairie a pris du retard." Loin d'une visite de courtoisie pour l'ancien maire de Tourcoing qui depuis 2014 et jusqu'à il y a encore quelques semaines, était parfaitement au contact des réalités du terrain des villes de 100 000 habitants...