SÉCURITÉ ROUTIÈRE Le casque vélo obligatoire pour les enfants, "une bonne mesure, mais…"
Depuis le 22 mars, le casque est obligatoire à vélo pour les enfants de moins de 12 ans, sous peine d’une amende de 90 euros.
Une avancée saluée par le comité gardois de la Prévention routière, qui reste mesurée toutefois.
Le risque de blessures sérieuses à la tête diminué de 70 %
« C’est une très bonne mesure, mais c’est dommage qu’elle soit limitée aux enfants de moins de 12 ans », explique le directeur de la Prévention routière du Gard Laurent Savalle. Car même s’il salue l’avancée législative qui permet à la France de combler tardivement et partiellement son retard sur bon nombre de ses voisins européens, Laurent Savalle rappelle qu’« il y a toujours un risque de trauma crânien après une chute, et il n’y a pas besoin de rouler très vite pour avoir des conséquences dramatiques », et ce même après 12 ans.
Lui serait plutôt favorable à « une obligation pour tous les mineurs », tout en pointant un risque de la mouture actuelle de la loi, celui « qu’à 12 ans l’enfant dise ‘je suis grand’ et considère qu’il a le droit de ne pas se protéger la tête. » Or, le casque à vélo a démontré son utilité, la Sécurité routière considérant qu’il fait chuter le risque de blessures sérieuses à la tête de 70 %.
Alors pour Laurent Savalle, « c’est aux parents de montrer l’exemple », en sortant à vélo casqués, même si la loi ne les concerne pas, contrairement au risque : en 2016, 159 cyclistes ont été tués sur les routes françaises. Alors pour la Prévention routière, il faut faire du casque à vélo la même chose que la ceinture : une habitude.
« Il faut que ça devienne un réflexe », note le directeur de la Prévention routière gardoise, qui organise chaque année des brevets de cyclistes avec les écoliers du département. « Dans les écoles on fait porter le casque, celui qui ne veut pas ne fait pas la piste, on n’a pas attendu la loi », poursuit-il. L’occasion aussi de montrer aux enfants que le casque doit être bien attaché et la sangle bien réglée, sous peine d’être complètement inefficace.
Thierry ALLARD