Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 26.10.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 454 fois

UZÈS Le maintien des services des impôts, « de la poudre aux yeux »

Jeudi soir, lors de la réunion publique sur les services des Impôts d'Uzès, à Saint-Quentin-la-Poterie (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

On pensait le dossier des services des Finances publiques d’Uzès refermé avec l’annonce lors d’un point presse mardi en mairie du maintien des services sous forme d’antennes à compter de 2022. Pourtant, plusieurs maires ainsi que les syndicats des Finances publiques soutiennent le contraire.

La petite salle des Capitelles, à Saint-Quentin-la-Poterie, était pleine comme un œuf jeudi soir, pour une réunion publique organisée par plusieurs maires, dont celui de Vallabrix Bernard Rieu, et les syndicats des finances publiques, CGT, FO et Solidaires. Pour eux, la solution proposée par le directeur départemental des finances publiques, à savoir la création de deux antennes du centre de Bagnols pour le service aux particuliers et aux entreprises, et le maintien du service de gestion comptable des collectivités, retranché des hôpitaux et des EHPAD, ne convient pas.

Pourquoi ? Parce que d’une part le plan national, « dont le but final est la suppression de 6 000 postes en trois ans, dont 60 dans le Gard », rappelle Bernard Rieu, se poursuit. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’initialement Uzès ne devait initialement abriter que le service des Impôts aux entreprises, qui était transféré de Bagnols, ce qui a entraîné une levée de boucliers dans le Gard rhodanien, et une reculade de la DDFIP. D’autre part, parce que la traduction de ce plan, avec de nouvelles fermetures de trésoreries, et localement le maintien des services via des antennes est « fragile, il n’y a pas de responsable sur site, les antennes peuvent être fermées très rapidement », affirme le premier édile de Vallabrix.

Un discours aussi tenu par tous les syndicats, la représentante de FO parlant des antennes comme d’une solution « qui ne tient qu’à un fil », pouvant être fermées « à n’importe quel moment, alors qu’un poste comptable ne peut être fermé que par décret », soulignera son homologue de Solidaires. La CGT ira jusqu’à qualifier cette solution de « poudre aux yeux ».

« Une privatisation d’un service public »

Dans l’ensemble, la crainte d’une baisse de qualité du service public est revenue à de multiples reprises dans le débat. « À terme, pour ces démarches, il faudra prendre un cabinet privé pour être aidé, et payer », inquiétera un homme dans le public, un autre lui emboîtant le pas en lâchant le mot que tout le monde semblait avoir au bout des lèvres : « c’est une privatisation d’un service public. »

D’ailleurs, la représentante de FO expliquera que « dès le premier janvier, le Gard expérimentera le paiement des impôts chez les buralistes. Question confidentialité, il y a mieux. » D’ailleurs, « les buralistes devront passer par un logiciel de la Française des jeux, qui va être privatisée, donc on va payer une entreprise privée qui va récupérer une partie des impôts », ajoutera son homologue de Solidaires.

Dans la salle, deux experts-comptables pesteront contre des services de moins en moins efficaces côté Finances publiques, avant d’affirmer qu’ils voyaient de plus en plus de personnes leur demander de l’aide pour déclarer leurs revenus, appuyant un peu plus l’idée que cette privatisation d’un service public était bel et bien déjà à l’oeuvre.

« Nous sommes un peu des lanceurs d’alerte », estimera Bernard Rieu avant d’appeler à une mobilisation large pour éviter que ce plan national rentre en oeuvre d’ici un peu plus de deux ans. Reste à voir si les impôts, pas forcément le service public le plus populaire aux yeux des Français, parviendront à engendrer une mobilisation suffisante pour y parvenir.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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