UZÈS L’hommage de son épouse Dominique au dessinateur de presse Jepida
Parti à 80 ans le 31 août dernier, le dessinateur de presse installé à Uzès Jepida, Jean-Pierre Darmatoff à l’état civil, fait l’objet d’une exposition hommage à la Trop’Uzienne, à Uzès.
Sa veuve Dominique y présentait ses dessins et son riche parcours ce mercredi après-midi et remettra le couvert ce samedi après-midi. L’idée est de « montrer tout ce qu’il a fait, ses dessins, dont certains que personne n’a vu, les festivals auxquels il a participé, parler de lui », explique Dominique.
Pour Jepida, le dessin a toujours été une passion. « Il dessinait depuis l’âge de 10 ans et son père le battait parce qu’il dessinait », raconte son épouse. Le dessinateur n’aimait rien de plus que de croquer les passants en allant boire son café à Uzès, et « dessinait tout le temps », souligne Dominique. Son trait rond, enfantin, reflétait bien la personnalité de l’homme, qui avait su garder son regard d’enfant et son espièglerie. « Il n’a fait qu’un dessin méchant, après Charlie », pose Dominique, qui ne tient pas à montrer ledit dessin.
Jepida n’a pas toujours vécu de ses dessins. « Quand je l’ai rencontré, il était directeur administratif dans une entreprise de papier à Marseille », retrace Dominique. Son art résonne avec son parcours : lorsqu’un accident de la vie le laisse pratiquement à la rue, le dessinateur devient peintre et peint des toiles très sombres, mélancoliques, à mille lieux de ses dessins. « Il était gai, rieur, mais avait aussi au fond un côté nostalgique », commente son épouse.
Son parcours le mène ensuite à la mairie d’Avignon et son service communication. Il y réalise des pancartes, des affiches. Jepida a aussi beaucoup donné dans le dessin publicitaire, les logos et les plans. Il atterrit ensuite dans le Gard, à Pujaut, où il monte son atelier. « Il y faisait une sorte de marqueterie, des tableaux de bois qu’il vendait », précise Dominique.
Parallèlement, il tourne comme figurant ou acteur dans de nombreux films et courts-métrages, mais aussi au théâtre. « Il était touche-à-tout mais ne se racontait pas trop. C’est plutôt moi qui le racontait », sourit Dominique, ancienne directrice commerciale, qui poursuit donc cette mission.
Jepida se met au dessin de presse sur le tard, à l’approche de la retraite, en participant à de nombreux festivals. Il dessinera notamment dans La Voix du Nord, Le Ravi, L’Agglorieuse et dernièrement dans Le Républicain d’Uzès, tout en illustrant des livres. Toujours dans le partage, il mènera avec son association Pyramide 1 de nombreux ateliers de dessin d’humour dans les écoles, les collèges et les lycées gardois, mais aussi dans l’univers carcéral ou des centres psychiatriques, ou encore dans des entreprises ou pour des séminaires.
« Ce qui lui plaisait, c’était de rencontrer des gens très différents », souligne Dominique. Il l’aura fait jusqu’au bout : quelques jours avant son décès, il animait encore des ateliers au Jardin médiéval. Des ateliers que Dominique se verrait bien continuer, elle qui a entamé un grand travail de tri des nombreux dessins que Jepida laisse derrière lui. Elle compte également relancer le festival du dessin d’humour et de presse qu’elle avait lancé avec lui en 2015 à Uzès, avec d’ores et déjà un thème : « liberté, égalité, fraternité. »
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Dominique sera à la Trop’Uzienne, au 3 avenue de la Libération à Uzès, ce samedi 24 octobre de 14 heures à 18 heures. Entrée libre.