Les universités fermées jusqu'en septembre en raison de l'épidémie de coronavirus, les examens de fin d'année vont donc se passer à distance. Benoît Roig, président de l'université de Nîmes, nous explique comment tout cela va se dérouler. 

Lundi soir, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé que la réouverture des universités ne se ferait pas avant septembre. Alors que la date du 11 mai a été avancée pour les écoles, collèges et lycées. Un report plus long qui suscite une certaine interrogation chez Benoît Roig, président de l'université de Nîmes :

 Des étudiants, en vacances, qui ont continué de suivre leur enseignement via une plate-forme en ligne où entre 90% à 95% des cours sont assurés. Cela va se poursuivre jusqu'au 28 avril. Place ensuite aux révisions pour un peu plus de 4 000 étudiants de Licence et de Master 1 dans différentes filières : droit, psychologie, économie, biologie, art design, lettres ou encore mathématiques.

Prévu initialement le 5 mai, le début des examens est reporté au 25 mai. Notamment parce qu'il a fallu inscrire l’évaluation à distance dans les textes et modifier ce qu’on appelle les modalités de contrôles des connaissances pour chaque formation. Puis les faire voter par le Conseil de l'université. Une volonté de faire vite pour que tous les examens puissent se dérouler en fin d'année scolaire et qu'ils ne soient pas reportés en septembre. Pour ne pas empiéter sur une rentrée qui s'annonce assez chargée avec l'arrivée massive de nouveaux élèves. Au lieu du pupitre de l'amphithéâtre, c'est donc sur leur clavier que les étudiants vont se creuser les méninges. Le président explique les différents types d'évaluation possibles :

 Chacune de ses solutions sera individualisée en fonction des formations dont certaines peuvent subir une réduction de l'examen. Sinon, il faudra toujours avoir 10 sur l'ensemble des deux semestres pour obtenir son diplôme ou passer à l'échelon supérieur. Une évaluation à distance qui pose forcément la question de la triche. "Des tricheurs, il y en a toujours même quand c'est surveillé", assure le président d'Unîmes.

Néanmoins ce point est pris en compte puisque les devoirs à rendre sur plusieurs heures seront davantage axés sur la réflexion personnelle et les examens de connaissances seront effectués via des QCM (Questions à choix multiples) dans un temps limité. D'où l'intérêt de savoir un minimum son cours pour éviter de chercher la réponse pendant trois minutes pour chaque question.

150 ordinateurs fournis

Pour pouvoir passer ses partiels à distance, faut-il encore que chaque élève soit équipé d'un ordinateur et d'une connexion à internet ? Depuis plusieurs semaines, l'université a identifié cette problématique au cas par cas. Ainsi, près de 150 ordinateurs, dont 70 fournis par la Région Occitanie, ont été conditionnés pour permettre à chaque étudiant d'être évalué. Une aide financière a été mise en place pour augmenter le forfait internet pour ceux qui utilisent leur smartphone pour se connecter. Pour ceux qui ne pourraient pas passer leur examen, notamment pour des raisons de santé, une épreuve de substitution sera mise en place comme par exemple une évaluation par téléphone. Malgré cette situation délicate, tout est fait pour que tous les étudiants poursuivent leur apprentissage dans les meilleures conditions.

Corentin Corger