VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON D’importants travaux en cours pour lutter contre le ruissellement
« La commune est beaucoup plus touchée par les inondations de ruissellement que par celles de submersion. Ce problème est primordial », pose la maire de Villeneuve-lès-Avignon Pascale Bories, ce mercredi lors d’une visite sur le chantier des réseaux d’eau en cours dans les hauts de Villeneuve.
Depuis plusieurs mois et jusqu’à décembre prochain, le Grand Avignon renouvelle les réseaux d’eau potable et d’eaux usées, mais aussi et surtout crée un réseau pluvial chemin des Rocailles, chemin du Lozet et traverse CNR. Huit cents mètres de réseau d’eau potable et autant de réseau d’eaux usées sont repris, et cinq cents mètres de réseau pluvial, le plus gros morceau, sont créés. Le plus gros morceau, puisqu’il ne s’agit pas, sur le pluvial, de disposer de simples tuyaux.
Ainsi, des réservoirs de stockage disposés tout le long du chemin des Rocailles permettront de retenir « 1 200 m3 sous terre », précise José Ferragut, des services techniques du Grand Avignon, qui a la maîtrise d’ouvrage du chantier dont la maîtrise d’oeuvre a été confiée au cabinet Merlin avec l’entreprise EHTP. Pour installer ces réservoirs, il faut creuser des trous de cinq mètres de profondeur et de quatre mètres de large dans - et ça n'étonnera personne concernant le chemin des Rocailles - de la roche.
Pas de la tarte donc, mais il le fallait : « Tout le bassin versant, qui représente l’équivalent de 16 terrains de football, arrive sur le chemin des Rocailles », rappelle José Ferragut. Résultat : à chaque orage, des inondations dues au ruissellement. Les équipements en cours d’installation doivent permettre de « stocker une pluie décennale, 1 200 m3 représentent une piscine de 25 mètres de long », rajoute le technicien. « Vus les épisodes pluvieux violents qui nous frappent régulièrement, ce n'est pas du luxe », commente le président du Grand Avignon, Joël Guin.
"Une solution innovante"
L’idée est de disposer plusieurs réservoirs souterrains reliés par des ouvrages permettant d’éviter le débordement, « une solution innovante », note José Ferragut, permise par la configuration des lieux, qui laisse la place pour le faire sous la voirie. Toute cette eau pluviale part ensuite dans le réseau du même nom, et finit aux Angles, dans le bassin de rétention du Grand Terme.
Le Grand Avignon profite de ces travaux pour refaire le réseau d’eau potable, « en poursuivant le redimensionnement commencé il y a deux/trois ans, en passant de conduites de 100 à 150 millimètres de diamètre à 300 millimètres aux Angles et à Villeneuve », précise José Ferragut. Quant aux eaux usées, le vieux réseau en amiante, obsolète, est lui aussi mis à neuf. Il y en a pour 1,79 million d’euros hors taxes en tout, dont un million pour le réseau pluvial, 450 000 pour l’eau potable et 340 000 pour les eaux usées.
Il s’agit donc, sur le pluvial, « d’absorber la pluviométrie », rappelle Pascale Bories, et non de « transformer les hauts de Villeneuve. Il n’y a pas de constructions prévues dans le secteur ». Il faut dire que, lorsque les gros éléments des ouvrages de stockage de l’eau en fibre de verre ont été livrés, certains riverains se sont inquiétés. Donc, en plus de cette visite de chantier, une explication sur site est prévue la semaine prochaine pour les riverains, précise la mairie. Il leur sera demandé d’être encore patients. Le plus gros des travaux sera achevé en décembre, et la fin totale des travaux. Comprendre par là : une fois que les voiries auront été refaites, ce qui est prévue pour le premier trimestre 2023.
Quant aux travaux sur le réseau pluvial de Villeneuve, encore loin d’être optimal. « C’est un travail de longue haleine, avance le directeur des services techniques du Grand Avignon, Jérôme Gelly. La programmation des travaux se fait dans le temps, il nous reste d’autres dossiers à traiter à Villeneuve. » L’Agglomération est en train de finaliser ses schémas directeurs des eaux usées et des eaux pluviales.
Thierry ALLARD