VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Un premier album éponyme pour le jeune duo Pakalo
Le jeune duo villeneuvois Pakalo a sorti son premier album éponyme au début du mois d'octobre. Un concentré sucré mais pas trop, à l'image du fameux sirop de nos étés chaleureux en Provence sur fond de chant des cigales. Vous pouvez découvrir ces sept premiers titres sur toutes les plateformes et même quatre clips sur YouTube.
Pourquoi Pakalo ? Référence au Pac à l'eau : le sirop citronné de l'enfance, le goût du soleil, les saveurs de l'été, les racines du Sud. Un verre qu'on déguste sur la table de jardin, recouverte d'une nappe en toile cirée aux motifs un peu kitch, avec une "cagne" qui tape sur les épaules. Quoi de mieux qu'une madeleine de Proust pour intituler le groupe que forment depuis 2018 Marie Ollivier et Léo Santucci, 23 ans, et amis depuis leur plus jeune âge.
Bien avant leur naissance, leurs parents chanteurs et musiciens, avaient déjà sympathisé. Marie et Léo ont grandi comme voisins, amis, frère et sœur, tissant très tôt un lien fort de musique et de créativité. Et aujourd'hui, ils vivent ensemble en co-location, toujours plus complices et fraternels.
Ensemble à l'école à Villeneuve-lez-Avignon, chacun poursuit ses activités artistiques de son côté. Léo, coutumier des ateliers d'écritures, monte son premier groupe de rap au lycée alors que Marie joue déjà en duo guitare-voix sur les terrasses de cafés, payée au chapeau. Leurs chemins se séparent à leurs 16 ans lorsque Léo crée un nouveau groupe de rap puis part à Montpellier faire des études de sound-design. Quant à Marie, elle a arrêté le lycée après la seconde et vit deux ans avec une compagnie circassienne, son autre passion.
Un premier album et quatre clips nés grâce au financement participatif
Malgré la distance, les deux amis restent très proches. Chacun développe moult projets de son côté mais jamais ensemble. L'occasion s'est finalement présentée en 2018. Le groupe de Léo s'est séparé et Marie revient dans le Gard. Les astres s'alignent enfin et de là, née l'idée d'une collaboration artistique entre eux. "Maintenant, quand on y pense, c'est presque une évidence", atteste Léo. Fin 2018-début 2019, ils réfléchissent à créer quelque chose ensemble. "On se retrouvait au studio. On a essayé un truc et en fait, ça nous a trop plu. On a fait quelques maquettes et on a bien kiffé tous les deux", poursuit-t-il.
En octobre 2019, les bases de leur projet sont fin prêtes. Pour financer l'album, le duo a recours à un financement participatif. Porté par un fort engouement du public, leur objectif de 2 000 € sera atteint en 48h. Ils ont finalement demandé 3 000 €, très rapidement obtenus également. Un début très prometteur pour ce premier opus qui a pris quelques mois de retard à cause de la crise sanitaire. Mais tout au long de l'été, Pakalo a publié quatre clips sur sa chaîne YouTube pour donner un avant-goût. Des clips vidéo où on peut reconnaître les Salins de Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône) ou des paysages de Rochefort-du-Gard.
Cet album éponyme apparaît comme une œuvre rétrospective d'une adolescence bercée par le rap dans les écouteurs et bien d'autres styles. D'un passage de la vie d'enfant à adulte sur fond de paroles scandées. Contrairement à Léo, Marie n'avait jamais fait de rap avant le lancement de ce duo. Elle était plus tournée vers la chanson française à travers son duo avec une amie.
Le tourbillon de l'adolescence en sept titres
Pakalo regroupe sept titres s'inscrivant dans une pop actuelle reprenant les codes d'un rap moderne et épuré. Une patte hybride, fusionnant rythmes dansants et refrains fédérateurs à une écriture mélancolique et profondément sincère.
On retrouve d'ailleurs diverses influences dans Pakalo, du papa de Marie chef de chœur, du papa de Léo chanteur d'opéra, d'une playlist éclectique évolutive durant toute leur vie, des chansons du monde jusqu'aux musiques latines en passant par le rock. "C'est un mélange de plein de choses, de tout ce qu'on a pu écouter", affirme Marie.
Et qui dit adolescence, dit période plus ou moins heureuse où les émotions sont décuplées. Où l'humeur change vite entre joie et mélancolie. Une spirale de questionnements virevoltante bien retranscrite au fil des paroles, mêlées de fraîcheur et d'amertume. Un vécu qui résonne avec les espoirs et les peurs de toute une génération.
Le 6 novembre dernier, le duo devait se représenter sur les planches de l'Akwaba à Châteauneuf-de-Gadagne (Vaucluse). Mais les salles de concert n'ont pu rouvrir leurs portes face à la recrudescence de cas de covid-19 en France. Alors en attendant, vous pouvez écouter Pakalo sur les plateformes. "Quand vous êtes triste, quand vous êtes super content, quand vous êtes songeur. Quand vous êtes en famille ou entre amis." Avec un verre de pac à l'eau sur la table... ou pas.
Marie Meunier
Pour monter son premier album, Pakalo s'est entouré d'une solide équipe. Les chansons composées par Léo sont alors réarrangées et enregistrées avec Lucas Guillaneux, multi-instrumentiste, Alexandre Deverre, bassiste et Clément Préteux, pianiste. Interviennent également les producteurs et ingénieurs du son,Jules Marin et Nicolas Dubois, sur les arrangements, les enregistrements et le mixage.