Pas de répit culturel pour le lycée Jean-Baptiste Dumas. Après la semaine de la laïcité en décembre, place à "Temps d'artistes au lycée", du 15 au 19 février, en partenariat avec le Cratère. Pendant une semaine, comédiens, peintres, musiciens et yamakasis vont envahir l'établissement.

Objectif Gard : Quelles sont les nouveautés de cette édition 2016 ?

François Martinez : Comme l'an dernier, nous avons axé nos choix sur le vivre ensemble. Par exemple, "Tirésias", écrit et mis en scène par Philippe Delaigue, est une réflexion sur l'acceptation de l'autre. On voulait également que les élèves soient acteurs de cette manifestation, pour les mettre en avant, et leur montrer qu'on peut faire des choses bien en travaillant. Ils vont participer aux costumes de Tirésias, et organiser un mini-concert avec Impérial Orphéon.

Comment rendre accessible la culture à des adolescents ?

Nous avons beaucoup axé notre programme sur les arts de rue. Un spécialiste du street art produira une fresque autour de la liberté. Elle laissera une trace indélébile qui donnera à réfléchir quand on passera devant. L'artiste, Al Sticking, rencontrera également les élèves pour leur expliquer son travail. Il n'y a pas de l'oeuvre en elle-même qui compte. Enfin, des yamakasis viendront montrer leurs prouesses physiques et échanger sur leur discipline.

"Temps d'artistes au lycée" a existé pendant des années à JBD avant de disparaître. C'est à votre arrivée qu'il a fait son retour. Pourquoi ce choix ?

Cette manifestation répond pleinement à notre politique culturelle et c'est notre marque de fabrique. La culture apporte une ouverture aux jeunes et c'est important, beaucoup d'entre eux sont issus de milieu modeste. Elle donne du plaisir tout en donnant à réfléchir. "Temps d'artistes au lycée" nous coûte 4000 € par an, mais un investissement qui vaut le coup. Il permet à l'établissement de faire parler de lui, de répondre à notre ambition d'être une caisse de résonance du Cratère.

Quelles autres actions menez-vous en lien avec la culture ?

Les initiatives des acteurs du lycée sont nombreuses, je suis simplement cette lignée. Avant mon arrivée, il y avait un référent culturel : un professeur de lettres chargé de coordonner et d'impulser des projets culturels. J'en ai missionné un second. Actuellement, nous accueillons également une résidence d'artiste jusqu'à avril. Il s'agit d'une réalisatrice en immersion - Emma Bénéstan - qui a choisi de loger à l'internat. Elle se nourrit des échanges avec les élèves pour écrire le scénario de son prochain film. Elle intervient également en classe et a un projet de court-métrage sur le portable avec certains enseignants. On a été désigné par la Région pour l'accueillir.

Vous serez également le seul lycée de l'Académie à organiser la Semaine nationale des Maths en mars. Vous avez été sélectionné pour l'édition 2016. Est-ce parfois un avantage d'être un établissement situé dans un quartier relevant de la politique de la ville ?

L'institution a envie de nous aider : on est écouté et relayé. N'oublions pas que les enjeux sont forts.

Propos recueillis par Eloïse Levesque