Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 07.01.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 249 fois

ÉDITORIAL Jacques Audiard l'anti Donald Trump

Jacques Audiard
Photo DR

Le rêve américain, bientôt un véritable cauchemar, excepté dans les films de Jacques Audiard...

Cette année 2025 qui débute voit s'entrechoquer plusieurs évènements. Le plus dramatique, 10 ans après, les attentats de Charlie Hebdo. L'esprit Charlie est-il encore là ? La question a le mérite de se poser tant le monde n'a plus beaucoup de sens. Entre guerre au Moyen-Orient, retour des djihadistes en Syrie et la guerre en Europe entre la Russie et l'Ukraine qui n'a pas dit son dernier mot. Dans une quinzaine, ce sont nos alliés des États-Unis qui mettront à leur tête, le Républicain Donald Trump. Et l'avenir des relations de l'oncle Sam avec le reste du monde ne présage rien de bon. Entre guerre économique, diplomatie à géométrie variable, politique d'extrême-droite et complotisme à tous les étages, difficile d'imaginer pire. Mais c'est quand on a touché le fond que l'on ne peut que remonter, diront les plus optimistes. Une petite lumière d'espoir est d'ailleurs apparue dans cette bien triste pénombre. Le triomphe du dernier film du réalisateur français Jacques Audiard lors de la 82ᵉ cérémonie des Golden Globes dimanche soir. Le film Emilia Perez a été consacré à sa juste valeur. L’association de la presse étrangère en Amérique a mis à l'honneur à quatre reprises cette comédie musicale sur un narcotrafiquant mexicain ultra-violent qui veut devenir une femme. Tout un symbole dans l'atmosphère nauséabonde de notre époque. Karla Sofia Gascon, l'actrice principale, est époustouflante dans ce rôle cousu main. Le Festival de Cannes au printemps dernier ne s'était pas trompé en lui décernant le Prix d’interprétation féminine. Jacques Audiard se voit lui aussi récompensé pour son audace de mettre au premier plan, la question du genre qui agite les sociétés modernes. Comme un pied de nez au 47ᵉ président des États-Unis dans quelques jours. Il a annoncé la couleur. Donald Trump mettra fin dixit au « délire transgenre ». Pour cela, il signera « des décrets pour exclure les transgenres de l’armée et les exclure des écoles primaires, des collèges et des lycées ». Reste à savoir si, après les coups portés à la légalisation de l'avortement qui va connaitre très vite des conséquences désastreuses dans le pays, l'Amérique peut se payer le luxe d'exclure tous ces citoyens ? Le rêve américain, bientôt un véritable cauchemar, excepté dans les films de Jacques Audiard...

Abdel Samari

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