NÎMES À l’ombre des orangers, terres de passions
C’est le titre d’un ouvrage paru aux éditions Baudelaire et qui est écrit par la nîmoise Suzel Schmitt.
L’Europe, en cette année 2024, prend une importance particulière. Mais l’histoire de l’Europe est une longue traversée dans l’espace-temps. Des guerres en ont modifié le schéma, et cela, depuis que l’Homme est sur Terre. Mais ici, le lecteur sera plongé dans une histoire prenant ses racines à la fin du XIXe siècle.
« Oui, c’est tout l’enjeu de ce travail que j’effectue avec les souvenirs que ma grand-mère et ma mère m’ont laissé transmettre. Si ce récit débute en 1870, en pleine guerre avec la Prusse, il se poursuit de l’autre côté de la Méditerranée. C’est cette découverte que je propose aux lecteurs, dans l’humour et la bienveillance, du « vivre ensemble », avec le respect des différences de chacun » explique l’auteure, Suzel Schmitt, une Nîmoise.
À l’ombre des orangers, terres de passion est le second ouvrage de la biographie familiale.
Suzel Schmitt est née en 1955 à Constantine en Algérie. Membre du Défap (Service Missionnaire de la fédération protestante de France), cela lui a permis de partir en Afrique de l’Ouest pour des missions humanitaires et théologiques. Ses diplômes lui permettent alors de travailler en orphelinats.
Après ses études d’infirmière, elle a travaillé en psychiatrie, dans les services adultes, durant toute sa carrière. Depuis, elle est à la retraite, ce qui lui permet de transmettre au grand public toutes ses expériences professionnelles et personnelles.
« Si j’ai commencé par mes propres expériences africaines avec L’Arbre du Voyageur, relatant mes missions en Afrique de l’Ouest sur une durée de dix ans, je me sens comme obligée d’évoquer la vie de ma famille. Un cadeau que j’offre à ma grand-mère et à ma mère en priorité, mais également à toute une époque et à des lieux emblématiques tels que l’Alsace et l’Algérie. »
Et Suzel Schmitt de poursuivre, « Si nous en sommes là, au XXIe siècle, c’est grâce à ces instants magiques qu’ont vécus nos ancêtres. Le souvenir sert à donner du sens pour les futures générations. Dire les racines qui nous relient, comme une chaîne indestructible de l’histoire de l’Humain. »
Au fil des pages…
Tout quitter sans retour possible, tel est l’enjeu que la jeune femme s’impose. Le linge de maison ainsi que les vêtements sont distribués aux plus démunis.
Tout ce domaine, les terres et tout le mobilier restent à jamais la propriété de Mathilde. Ceux qui ne voudront pas quitter le territoire d’Alsace malgré les menaces de conflits qui se précisent de jour en jour, pourront trouver ce lieu comme refuge et y habiter.
Que lui réserve l’avenir, ce grand point d’interrogation aussi exaltant qu’angoissant, Mathilde l’envisage, convaincue d’un avenir que Charles aurait voulu pour elle ! Ne pas rester sur un échec, celui de la perte et du deuil, mais sur la vie.
L’exil est pourtant le mot qui lui revient comme un boomerang, l’inconnu d’un peuple, d’une terre, d’une langue à apprendre. Oubliera-t-elle ce qu’elle est, sa ville natale, ses traditions, ses amies, sa famille ? Toutes ces questions existentielles qui la taraudent depuis que sa décision est prise reviennent à son esprit comme obsessionnelles.
Les malles en nombre considérable, le nécessaire pour vivre dignement dans un pays chaud, quelques petits meubles. Le tout installé dans une grande remise en attendant les diligences qui l’accompagneront une grande partie du voyage.
Le convoi en direction de Genève où elle retrouve ses cousins et cousines Roggy et Kohler est la première étape d’un long trajet pour arriver au but : le port de Marseille, puis la traversée de la Méditerranée.
À l’ombre des orangers, terres de passion, de Suzel Schmitt, aux éditions Baudelaire, 216 pages au prix de18,50 euros.