NÎMES Fermeture de la médiathèque Marc Bernard : découvrez les nombreuses réactions
Depuis l'annonce de la Ville de Nîmes sur la fermeture de la médiathèque Marc Bernard à Pissevin, à compter du mardi 6 juin et jusqu’à nouvel ordre en raison de problèmes graves d'insécurité, les réactions sont nombreuses.
Communiqué du Syndicat Sud : "C’est avec colère et consternation que nous apprenons la fermeture – temporaire ou définitive ? – de la Médiathèque Marc Bernard, située à Nîmes dans le quartier de Pissevin. Cette décision est de notre point de vue une réponse inappropriée aux demandes conjointes des agents de la bibliothèque et du syndicat SUD de la mairie de Nîmes. Le 4 avril, l’ensemble des agents de la médiathèque a envoyé un courrier à Monsieur le maire pour une entrevue afin de lui faire part de leurs conditions de travail et des difficultés quotidiennes à remplir leurs missions de service public. Cette demande de rendez-vous a été appuyée par le Syndicat SUD dans un courrier du 21 avril, auquel le DGS a répondu le 25 mai. Nous n’en doutons pas, cette réponse faisait suite à l’exercice du droit de retrait des agents de la médiathèque le 24 mai. Mais il n’y a toujours pas de rendez-vous prévu malgré notre insistance ! Rappelons que la médiathèque est restée longtemps fermée pour travaux. À sa réouverture, des défaillances ont été constatées (grand froid l’hiver, chaleur insupportable l’été), dont les usagers autant que les collègues ont pâti. Suite à des infiltrations (non ou mal traitées), de la moisissure est apparue dans les bureaux et a engendré des problèmes respiratoires chez certains. Ces deux dernières années, nous avons demandé à de multiples reprises une visite du CHSCT (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail). En vain. Ce constat est d’autant plus désolant que les travaux de rénovation ont couté près d’1 million d’euros ! Nous nous demandons si ce niveau de vigilance aurait été le même pour un bâtiment plus prestigieux ? Aurait-on proposé des chauffages d’appoint et des ventilateurs individuels pour répondre aux problèmes thermiques ailleurs que dans une médiathèque de quartier populaire ? Pendant la fermeture pour rénovation, le trafic de drogue a pris toute la place. Lorsque la médiathèque a repris son activité, les collègues et les usagers se sont retrouvés au milieu de la plateforme d’échanges, prenant des risques au quotidien. Une situation dramatique sur laquelle s’appuie aujourd’hui la mairie pour fermer la médiathèque. Elle n’a retenu que le problème de l’insécurité et y répond en demandant plus de Police Nationale. Les habitants des quartiers prioritaires, le service public et les agents de la collectivité sont les victimes collatérales d’un bras de fer entre l’État et la Mairie de Nîmes (en clair entre Messieurs Darmanin et Fournier) sur la question des effectifs de la police. L’engagement professionnel des collègues et les besoins du public sont balayés de la main ; le sens du service public est oublié. Si nous sommes parfaitement conscient que la mairie ne peut pas agir seule sur l’ensemble de ces constats, nous dénonçons son inaction et son refus de prendre en compte les revendications des agents et du syndicat SUD : courriers restés sans réponse, demandes de rendez-vous sans réponse, demandes de visites du CHSCT depuis 2 ans sans réponse, refus des demandes de revalorisations salariales et prise en compte des sujétions, etc… Nous sommes persuadés qu’une des solutions réside dans une politique de la ville plus ambitieuse pour ses quartiers, qui s’appuierait sur le tissu associatif existant et renforcerait la présence de services publics. Et non dans la fermeture de l’un d’entre eux. Nous n’acceptons pas la décision de fermeture de cette médiathèque qui reste « un havre de paix dans le quartier » selon des usagers. Nous réitérons notre demande de rendez-vous auprès de M. le maire et demandons une réelle reconnaissance pour les agents de la médiathèque pour leur professionnalisme et leur conviction à défendre un service public dans un quartier abandonné aux difficultés sociales et économiques."
Vincent Bouget, élu PCF à la Ville et à l'Agglo : "Je veux d’abord apporter tout mon soutien aux agents de la ville de Nîmes, et en particulier à celles et ceux travaillant à la Médiathèque Marc Bernard et qui ont exercé leur droit de retrait suite à des actes inacceptables commis à leur encontre, ayant conduit à la fermeture de la médiathèque par la municipalité. La sécurité des agents de la ville de Nîmes doit être notre priorité. La fermeture nécessaire de cette médiathèque prive aujourd’hui les nîmoises et les nîmois d’un service public indispensable au même titre que les établissements scolaires. Elle doit constituer plus qu’une alerte. Elle témoigne de la situation dramatique dans un des plus grands quartiers de notre ville. Face à cette situation, nous avons besoin de réponses immédiates et de réponses profondes dans un quartier où 7 habitant sur 10 vit sous le seuil de pauvreté, et marqué par la violence et les trafics illégaux. La sécurité est la compétence de l’Etat. Ce dernier doit prendre la mesure de la situation, en donnant des moyens supplémentaires à la police nationale à Nîmes. En 2018, le président de la République avait annoncé la réouverture d’un poste de police place Corot, doté de 16 nouveaux agents. Cette réouverture doit être effective. La réaction à cette situation passera également par des réponses profondes, associant les habitants et les pouvoirs publics. Le quartier Pissevin ne peut attendre la fin du projet de rénovation urbaine. Alors que les commerces dans ce quartier ferment, que les services publics sont menacés depuis plusieurs années, il faut agir pour désenclaver un des quartiers les plus pauvres de France, en refusant de laisser le terrain aux trafics. Toutes les mesures doivent être prises pour protéger les agents de la médiathèque. Cela doit être la priorité de la ville. Désormais aussi, tout doit être mis en oeuvre pour réouvrir cette médiathèque, en garantissant la sécurité absolue des agents qui y travaillent, avec le concours de l’État."
Yoann Gillet, député RN du Gard : "Ce lundi 5 juin, le Maire de Nîmes a décidé de fermer, jusqu’à nouvel ordre, la médiathèque Marc Bernard, située dans le quartier de Pissevin. Cette décision est le résultat de l’insécurité et de l’ensauvagement qui gangrènent la ville de Nîmes et ce quartier, dans lequel les habitants ne peuvent plus vivre sereinement et dans lequel les agents qui font vivre le service public sont désormais les cibles des trafiquants. Yoann Gillet, député du Gard, dénonce avec colère l’inaction du ministre de l’Intérieur, du gouvernent et du président la République. Il apporte son soutien au maire de Nîmes ainsi qu’aux agents qui subissent, dans ce quartier comme dans d’autres quartiers, l’insécurité au quotidien, du fait d’un laxisme d’État. Le quartier de Pissevin, devenu une zone de « non-France » où la République n’a plus la main, est aujourd’hui devenu invivable. Trafics, violences, assassinats, menaces, barricades, checkpoint : le quotidien des habitants et de ceux qui y travaillent est purement et simplement devenu un enfer. Malgré de nombreuses alertes, la situation ne fait que s'intensifier. En raison de l'inaction des pouvoirs publics, de nombreux habitants envisagent, pour ceux qui le peuvent financièrement, de déménager afin de protéger leurs enfants, et des services publics sont contraints de fermer."
Catherine Bernié-Boissard, ancienne élue de la Ville : "Solidaires des personnels de la Médiathèque Marc Bernard qui ont exercé légitimement leur droit de retrait, soyons le aussi des habitants de Nîmes Pissevin, qui subissent à la fois l’insécurité liée au trafic de drogue et la fermeture d’un service public culturel. Dans l’attente de dispositifs d’État permettant de revenir le plus vite possible à la normale, pourquoi ne pas mettre en place, avec les équipements municipaux existants, un dépôt provisoire de livres, de CD et d’outils numériques, à la disposition des usagers ? Et pourquoi ne pas étendre la circulation et l’arrêt du Médiabus dans le quartier Pissevin ? L’année du 40e anniversaire de la disparition de l’écrivain Marc Bernard (1900-1983), ce serait honorer la mémoire de l’auteur du prix Goncourt 1942, Pareils à des enfants, qui a si bien parlé du peuple nîmois."