ALÈS Avec la propulsion des nanosatellites, la société Dactem envoie Alès Audace sur orbite
La 11e cérémonie d'Alès Audace a récompensé des projets dans des secteurs très hétéroclites, du sport à l'apiculture, en passant par le handicap et l'espace. C'est le projet Dactem qui l'a emporté, qui vise à créer un centre d'essai européen pour tester les propulseurs électriques des nanosatellites.
"Ici, il n'y a que des vainqueurs", a précisé le président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq, en ouvrant la cérémonie de remise des prix d'Alès Audace. Parmi eux, certains obtiennent une aide et sont accompagnés dans leur lancement. C'est ce que viennent chercher les projets innovants du bassin alésien en concourant à Alès Audace. Pour cette édition 2023, en plus du concours général, un défi climat était adjoint afin de récompenser des projets dans le domaine du développement durable.
"95 % des projets suivis sont encore en vie ou ont abouti", s'est félicité le président de l'agglomération, en ouvrant cette 11e cérémonie, dont le jury était présidé par le maire de Saint-Privat-des-Vieux, et vice-président de l'agglo, Philippe Ribot. Qui a précisé que 91 projets avaient été déposés pour 175 dossiers retirés, et que vingt projets se disputaient les aides, treize au concours général et sept pour le défi climat. Prêts à recevoir le nouveau trophée conçu, en maïs, par le Fab Lab de l'École des Mines.
Sans trop de surprise, c'est Laurent Brunel et le projet qu'il porte de centre d'essais de propulseurs électriques pour nanosatellites qui emporte la dotation principale, soit 25 000 € en numéraire d'Alès Agglo. Rachetée en mai par une entreprise italienne, sa société croit au challenge de "lancer rapidement des constellations de nanosatellites européens", face à l'avance prise par les États-Unis.
Le projet Air by Bee emporte les 21 000 € du second prix. Cécilia et Nicolas Cruveillier proposent un système qui valorise l'air des ruches, qui offre des bienfaits pour la récupération respiratoire et les cures de bien-être. "Un des phéromones que produit l'abeille renforce le système immunitaire", explique Cécilia Cruveillier. Un projet qui pourrait trouver sa place, notamment, dans les futures thermes des Fumades.
Le 3e prix doit faire rayonner la marque Alès dans les magasins de sport de France. Doté de 17 000 €, il a été remis au projet Run and Smile porté par Vincent Boucena-Badon et Nicolas Maizot. Une dizaine de boutiques ont déjà adopté le concept, qui vise à faire courir en groupe, et gratuitement, des amateurs de jogging. C'est la boutique qui paie la prestation. Un service apparemment plébiscité par les femmes. Christophe Rivenq a promis un partenariat avec la société, au premier trimestre 2024, lors d'une journée sportive en coeur d'Alès.
Pierre de Cocquard est venu chercher sa dotation de 14 000 € pour un 4e prix qui vient récompenser un concept utile au bricolage au sens large. Avec Self Loc, il se propose de mettre à disposition des maçons et des ouvriers de la construction une solution de box sécurisés permettant de louer des engins de BTP en toute liberté, 24h/24 et sept jours sur sept.
La 5e place, dotée de 5 000 €, pourrait apparaître décevante pour Handiculture, d'Anne-Catherine Bénézet er Michaël Gibelin. Mais les deux porteurs de projet ont également raflé les 3 000 € du prix du public. Une consolation pour un outil ô combien inclusif, qui rend accessible la culture à tous, quel que soit le type de handicap. Avec notamment des gilets vibrants pour reproduire les vibirations de la musique, des boucles magnétiques, des casques d'audiodescription... Une mallette impressionnante que les concepteurs ont déjà pu tester lors du festival Jazzoparc d'Anduze, l'été dernier, et que Christophe Rivenq a souhaité voir déployée lors des rendez-vous culturels de l'année prochaine (relire ici).
Le défi climat a délivré son premier prix, de 25 000 €, au projet Boudi de Jean Sauttreau. Soit des solutions de coffrage et de panneaux à destination du monde de la construction, à partir de déchets plastiques recyclés. Le deuxième prix est allé à Agroof, société d'agroforiestereie d'Anduze (relire ici) qui a repris les Terres de Roumassouze à l'agriculteur, qui partait en retraite, Denis Florès. Depuis 30 ans, l'INRA, puis les propriétaires, ont planté des arbres sur leur zone de production. Un travail devenu d'autant plus scientifique avec l'expertise d'Agroof, justement, qui a récolté des enseignements selon les divers couverts végétaux, et souhaite désormais mener de nouvelles expérimentations autour du maraîchage et des cultures de céréales. Enfin, le 3e prix est allé à la solution d'éco-mobilité de Nathalie Chenonier. Elle reçoit 5 000 € pour approfondir son centre d'essai qui vise à accompagner particuliers et professionnels dans le renouvellement de leur véhicule.