ALÈS Déménagement de l'Ecole des Mines : "Un accord vient d'être signé"
Le dernier vendredi de chaque mois, Radio Grille Ouverte anime une émission dédiée à l’actualité, avec un invité fil rouge interrogé par les médias locaux que sont RGO, Radio Interval, Radio Totem et Objectif Gard. Cette semaine, c’est Bruno Goubet, directeur de l'Ecole des Mines d'Alès qui répondait aux questions des journalistes.
Les journalistes : Vous venez de poser la première pierre du campus scientifique de l'Ecole des Mines. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet de presque 18 millions d'€ ?
Bruno Goubet : Nous avons une vocation sociétale à promouvoir l'apprentissage. Ce n'est pas un outil de lutte contre le chômage mais une formation d'excellence, plus difficile que l'initiale. Le jeune doit s'impliquer dans une entreprise, il est mieux adapté au marché. Il faut changer l'image de l'apprentissage.
Comment cela va-t-il se matérialiser ?
Nous avons 300 apprentis suivis par 100 cadres mobilisés sur cette question. On va tout mettre en place physiquement pour faire intervenir l'ensemble de nos capacités de recherche. Un hub créativité sera également mis en place. Les porteurs de projet Innov'up devraient s'installer en haut. Je veux fonder un creuset qui explose, au-delà des murs.
L'essentiel des entrepreneurs que vous accompagnez dans le cadre d'Innov'up viennent de l'extérieur. Vous avez du mal à retenir vos étudiants. Le campus peut-il lutter contre cette difficulté ?
Le marché est saturé. 94% des étudiants trouvent un emploi en moins de 4 mois. Ils sont aspirés par les industriels et le lieu de formation n'est qu'un passage. Il faut les retenir en repérant rapidement ceux qui veulent monter leur entreprise, puis les accompagner. Mais on ne le fait pas assez, c'est vrai.
Revenons sur le déménagement de l'antenne nîmoise à Alès. Le dossier a fait beaucoup de bruit. Où en êtes vous ?
Quand j'ai créé l'antenne d'Alès à Nîmes, il y avait une vraie logique. Internet était peu développé et la 2x2 voies n'existait pas. 15 ans plus tard, la CCI de Nîmes nous annonce qu'elle ne peut plus financer 1,5 millions d'€ par an. J'ai dû rationaliser. Ma préoccupation c'est avant tout le personnel. A moi non plus, ça ne m'aurait pas fait plaisir d'aller travailler à 40 km. Nous avons mis en place des disposition d'accompagnement. Le deuxième point sensible est la propriété du bâtiment. On a été jusqu'au tribunal, et on est finalement arrivé à un accord au bout de 18 mois de conflit. Il a été signé fin février. Mais tout n'est pas négatif et il y a toujours de positif à retirer : on a redéfini nos objectifs et on en a profité pour mettre en oeuvre un beau projet.
Autres sujets d'actualité : les crues et les ruisseaux couverts que vous avez examinés il y a peu. Y-t-il d'autres études à venir ?
On va créer un laboratoire commun avec Nîmes, une école doctorale de recherche sur les inondations.
La grande région va bientôt avoir une nouvelle dénomination. Comment vous projetez-vous dans cet espace agrandi ?
On s'éloigne du centre de décision mais nous sommes tout de même le 2e bassin industriel de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Il faut l'expliquer aux décideurs. C'est l'enjeu immédiat. A terme, la fusion peut devenir une bonne chose pour nous.
On reproche souvent à l'Ecole des Mines d'être un monde clos mal intégré à la vie de la cité alésienne. Qu'en pensez-vous ?
C'est gonflé ! Il y a peu de temps, j'ai mobilisé une centaine de collaborateurs pour organiser des portes ouvertes. Résultat : seuls 90 visiteurs se sont déplacés ! Il est vrai qu'il s'agit d'une grosse entité dans un petit bassin, mais tout le personnel est actif sur le territoire.
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