CCI GARD Des élus dénoncent les liens avec le Medef et les projets qui entourent la vente du siège
Le 4 mai dernier, des élus de la Chambre de commerce et d’industrie du Gard (CCI), et en premier lieu Philippe Broche, président de la délégation de Bagnols, Thierry Vezinet, élu sur Bagnols, Élise Dare et Philippe Viala, élus à Nîmes, ont organisé une conférence de presse pour exprimer leurs inquiétudes dans le cadre des projets de la Chambre consulaire notamment sur son fonctionnement et son avenir.
Deux sujets d’actualités faisaient débat. À commencer par les liens supposés entre la CCI et le Medef (Mouvement des entreprises de France) local via l'UPE30. "La chambre de commerce est un service public indépendant et n’a pas à être au service ou utilisée par un syndicat", ont dénoncé les élus de la chambre consulaire. À titre d'exemple, ils évoquent "les réunions de bureau du Medef (UPE30) qui se tiennent dans les locaux de la chambre de commerce ou encore la subvention de 10 000 euros accordée pour financer une soirée promotionnelle du Medef (UPE30)."
Pour les représentants de la chambre, il ne fait pas de doute qu'il est urgent de retrouver "sans délai de l’indépendance" et d'annuler "cette subvention « exotique". Autre pomme de discorde : le patrimoine de la chambre de commerce du Gard. Un patrimoine "constitué au fil du temps à partir de ressources propres mais essentiellement au moyen de la contribution des entreprises Gardoises."
Pas en phase avec le président Giraudier
Reconnaissant que "le bâtiment du siège de la CCI ne correspond plus aux besoins - trop grand, difficilement accessible et coûteux dans son entretien" et que la décision de le vendre fait consensus, les élus proposent plusieurs solutions. Ils préféreraient que la CCI emménage dans des locaux dont elle est déjà propriétaire ; soulignant qu'une étude de faisabilité est à réaliser. Si tel n'était pas le cas, il lui serait loisible de louer des locaux adaptés sur Nîmes ou encore construire un nouveau siège.
Malheureusement, selon eux, Éric Giraudier (*) aurait fait le choix de la dernière solution et envisagerait le concept d'une société propriétaire d’un bâtiment à construire qui serait financé par trois actionnaires (la CCI, un syndicat professionnel - en l'occurrence le MEDEF - et une association de médecine du travail) et dans lequel seraient invités à venir s’installer différents organismes comme les autres chambres consulaires ou des syndicats professionnels...
"Nous dénonçons ce projet car la CCI n’a pas aujourd’hui suffisamment de visibilité pour s’aventurer dans un tel projet. Le patrimoine de la CCI ne nous parait pas compatible avec une alliance entre structures qui n'ont aucun lien entre elles hormis ceux qu'entretiennent des personnes qui les dirigent", font collégialement savoir ces représentants de la CCI Gard.
Et les mêmes de rajouter : "on ne décrète pas pour justifier une opération immobilière que d’autres organismes viendront s’y installer. Au surplus sous la gouvernance d’un directoire tenu par les actionnaires fondateurs. Cela se construit auparavant au moyen d’une négociation et d’un projet commun partagé."
Au final, les élus proposent dans l’immédiat une étude afin de trouver une solution rapide et pertinente afin de se donner le temps de connaître les orientations définitives de l’État en matière de dotation budgétaire, d’élaborer une vraie politique d’avenir au service des ressortissants en définissant les moyens associés et, surtout, d'associer à la décision des organismes publics et plus particulièrement les autres chambres consulaires.
Abdel SAMARI
*Sollicité à plusieurs reprises pour donner son point de vue, Éric Giraudier n'a pas répondu à nos appels téléphoniques.