ÉDITORIAL Élection partielle de la CCI Gard : silence on coule !
Les patrons du Gard attendent de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) des solutions efficaces et pérennes pour se sortir de la crise. Ils n'ont que les yeux pour pleurer...
L'histoire est sans fin. Dans quelques semaines, on connaîtra enfin l'issue après l'élection partielle de la CCI Gard. Remise en cause à l'occasion d'un recours pour fraude sur le précédent scrutin, les deux têtes d'affiche s'y opposent une nouvelle fois, strictement sur le collège "Service". À ma droite, Éric Giraudier, président jusqu'à cet été qui entamait son deuxième mandat consécutif. À ma gauche, Philippe Broche, chef d'entreprise bagnolais, inconnu au bataillon nîmois, désormais la tête de gondole de tous les ennemis publics ou privés du Nîmois. Dans cette guerre de façade, en coulisse, deux structures s'opposent. Le Medef, Upe30 pour les Gardois, et la CPME. Deux représentants des entreprises qui depuis l'époque de l'affrontement (déjà), Giraudier-Douais, ne peuvent plus beaucoup se piffer. Pour les uns, le Medef est positionné uniquement dans l'intérêt des grandes entreprises. La CPME s'intéresserait davantage au tissu économique TPE-PME. L'opposition passe aussi par les élus locaux. Personne ne le dira franchement mais du côté d'Alès par exemple, il est évident que la vente de l'aérodrome de Deaux initiée par Giraudier reste en travers de la gorge. À Nîmes ou encore à Bagnols, on est plus franc. Et Franck Proust, président de Nîmes métropole. Et Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard Rhodanien, ne veulent pas entendre parler de Broche. Pour revenir à ce qui nous intéresse : est-ce qu'Éric Giraudier peut perdre la face ? Et surtout la présidence de la chambre consulaire ? En théorie oui. Si lors des votes du 11 au 24 octobre 2023, la liste de Philippe Broche l'emporte avec la totalité des 20 noms inscrits. En pratique, cela n'arrivera probablement pas. Comment imaginer que tous les noms de la liste de l'ancien président puissent être mis de côté ? Et surtout, le premier de la liste : Éric Giraudier. Reste que si d'aventure c'était le cas, la liste tirée par l'intéressé restera, de toute façon, majoritaire au sein de la CCI Gard. Mais est-ce que le problème ce sont les élus ou le premier d'entre eux ? Jusqu'au dernier moment, tous les coups sont permis. Appels téléphoniques d'un côté, campagnes d'emailing ou de SMS. Communiqués de presse vengeurs. Ou encore rencontres diverses pour encourager les chefs d'entreprise à voter pour l'un ou pour l'autre. Des entrepreneurs qui sont davantage concernés en cet automne économique terrible, à trouver des solutions pour améliorer leur trésorerie et éviter la faillite. C'est d'ailleurs ce qui est le plus regrettable dans cette affaire de guerre de clochers. Les patrons du Gard attendent de la CCI des solutions efficaces et pérennes pour se sortir de ce mauvais pas. Ils n'ont que les yeux pour pleurer...