GARD RHODANIEN L’UIMM accompagne les entreprises du nucléaire pour le plan de relance
Après la crise, la relance : l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) Gard-Lozère accompagne les entreprises du nucléaire dans le cadre du plan de relance de l’État.
Car, comme le dit le président de l’UIMM Gard-Lozère Philippe Patitucci, « si toutes les filières n’ont pas connu le même impact, elles ont toutes ressenti une baisse de leur activité économique à plus ou moins court terme et constatent aujourd’hui la flambée des prix de l’acier, de certaines matières premières et la pénurie de certains composants comme les semi-conducteurs. »
Dans ce contexte, « la situation de la filière nucléaire a été fragilisée comme les autres », poursuit-il, avec notamment la suspension des projets définis comme non-prioritaires. Et la filière du nucléaire représente entre 4 000 et 4 500 salariés dans le Gard rhodanien. Une filière qui représente 220 000 emplois directs en France, « minimum le double avec les sous-traitants », note Philippe Patitucci, et 85 % des entreprises de la filière sont des TPE-PME.
L’État a mis sur pied un plan de relance qui comporte un volet nucléaire. Au niveau national, 470 millions d’euros sont mis sur ce volet par l’État, auxquels il convient d’ajouter 100 millions d’euros mis sur la table par EDF. Un appel à projets est en cours dans ce cadre, sur le soutien à l’investissement et à la modernisation de l’industrie pour 120 millions d’euros. Sont concernés notamment les investissements dans de nouvelles activités, le renforcement et la modernisation d’unités de production ou de diversification ou encore l’amélioration de la performance environnementale.
Pour y poser une candidature, il faut que l’entreprise justifie d’au moins 15 % de son chiffre d’affaires lié au nucléaire sur les deux dernières années, entre autres conditions. L’une d’entre elles est jugée bloquante par l’UIMM : le seuil minimal de 200 000 euros d’investissement. « C’est trop pour certaines entreprises », affirme Philippe Patitucci. « C’est rédhibitoire à 95 %, la marche est trop haute », ajoute Thierry Vézinet, directeur de Fouré-Lagadec à l’Ardoise et membre de l’UIMM.
Résultat : « Il n’y a pour l’instant eu que 20 lauréats, ce n’est pas vraiment un grand succès », estime le président de l’UIMM Gard-Lozère. Parmi eux, aucune entreprise gardoise sur la première fournée de lauréats. « Nous avons entamé une démarche car c’est anormal, juge le secrétaire général de l’UIMM Gard-Lozère Julien Cornille. Nous avons identifié un dossier à accompagner sur l’assainissement nucléaire, et il sera a priori lauréat en septembre. » « Et deux autres entreprises sont en réflexion pour déposer un dossier, toujours accompagnés par l’UIMM Gard-Lozère », ajoute Philippe Patitucci. L’UIMM affirme également « faire du porte-à-porte » pour identifier d’éventuels autres dossiers.
Car au-delà du seuil des 200 000 euros, « une des problématiques est que les PME n’ont pas toujours la structure pour monter les dossiers », note Thierry Vézinet. Alors l’UIMM Gard-Lozère propose un accompagnement « avec un consultant qui aide à monter les dossiers, et une aide financière jusqu’à 1 000 euros pour les frais de dossier », présente le président. L’idée étant de lever autant de freins que possible, pour que les acteurs locaux de la filière du nucléaire puissent bénéficier du volet du plan de relance dont l’appel à projets est prolongé jusqu’au 7 septembre.
Thierry ALLARD