NÎMES La croissance ralentit, les prévisions étaient bonnes
Actualisation des perspectives 2024 des entreprises régionales à la mi-année et prévisions macro-économiques nationales
Tels étaient les sujets abordés par Nathalie Ravet, directrice départementale de l’antenne nîmoise de la Banque de France.
« C’est le moment de la passation ! » Après trois années à ce poste, et avant de rejoindre l’unité de Paris-Bastille fin octobre, la directrice a tenu à présenter le prochain directeur de la succursale départementale, Patrick Saulnier, qui prendra ses fonctions le lundi 18 novembre prochain. Il connaît très bien la maison et le territoire, nous y reviendrons.
Mais retournons aux sujets économiques et sociétaux de la Banque de France. « Nous avons gagné la bataille contre l’inflation mais une composante résiste, celle des services. Déjà baissés à deux reprises, les taux directeurs vont sans doute l’être une nouvelle fois avant la fin de l’année mais tout dépendra des analyses faites sur le terrain. En zone Europe, la croissance Allemande freine la croissance européenne. Par rapport à cette zone euro, l’inflation est plus faible en France grâce au bouclier tarifaire mis en place » relève Nathalie Ravet.
Le recul de l’inflation se confirme et serait même amplifiée en 2025 par la baisse de l’électricité même si elle n’est pas de 15 % comme annoncé récemment mais de 9 %.
« Du côté des anticipations de l’inflation, les voyants sont au vert, toutes les courbes se rapprochent des 2 %. En 2025 nous devrions ramener l’inflation en dessous de 2 %. »
Ah bon?
Mais les habitants de la Région, comme du reste de la France d’ailleurs, n’en voient pas la réalité. Quand on leur demande, et le chiffre est celui de l’étude, « comment ont évolué/vont évoluer les prix et votre revenu ? », la réponse à 99% est négative ! Les salaires ont pourtant augmenté de 4 % en 2023, de 2,4 % en 2024 et la Banque de France prévoit une augmentation de 3 % en 2025.
Le pouvoir d’achat a, lui aussi, augmenté sur les mêmes périodes, peu, de 0,9 % en 2023 et de 1,4 % cette année.
« La croissance au troisième trimestre a été de 0,4 %, il y a eu un effet Jeux Olympiques parce que l’achat des places a été comptabilisé sur ce mois uniquement mais elle sera tout de même plus proche de 0 pour le quatrième trimestre. »
Le chômage est quant à lui de 7,5 % en France, de 8,9 en Occitanie mais de 9,8% dans le Gard. Les projections de la Banque de France imaginent un chômage à 7,3% en 2026 pour la France. Pour avancer sur la question du chômage, il faut que l’investissement et la croissance connaissent un petit rebond supplémentaire.
Les défaillances, dans le Gard, connaissent une progression moins importante qu’e Région.
L’activité demeure résiliente en Occitanie, grâce à la filière aéronautique, même si le rythme de croissance ralentit. Les prévisions de début d’année sont globalement respectées malgré une proportion non négligeable (près de 30 %) de révision à la baisse du niveau de rentabilité.
L’étude de la Banque de France a été réalisée au travers des opinions recueillies mensuellement auprès de 800 chefs d’entreprises d’Occitanie, pour les huit premiers mois de l’année 2024 dans un contexte de recul de l’inflation et une baisse des taux d’intérêt.
Dans un climat général de modération de la consommation des ménages, l’économie régionale demeure résiliente même si le rythme de croissance ralentit par rapport à 2023. Les chefs d’entreprises interrogés déclarent notamment une adéquation générale à leurs prévisions de début d’année pour leurs exportations, leurs investissements et dans une moindre mesure pour leur rentabilité.
Dans l’industrie, la croissance de la production des huit premiers mois 2024 a été jugée résiliente, soutenue grandement par la filière aéronautique, tout en restant moins dynamique que la croissance 2023. Si les effectifs salariés se sont très légèrement accrus, une baisse significative des intérimaires a été constatée.
En effet, les chefs d’entreprises industrielles ont recherché depuis le début d’année des gains de productivité pour préserver leur marge. Selon eux, les trésoreries se sont dégradées et sont désormais jugées juste équilibrées tandis que les prix des matières premières repartent légèrement à la hausse à partir de juin, après un repli quasi ininterrompu depuis un an. Parallèlement, les prix de vente ont été globalement stables sur la période.
Dans les services marchands, tout en restant positive, la croissance des courants d’affaires a tendance à légèrement ralentir depuis le début d’année 2024. Dans un même temps, les effectifs ont progressé également à un rythme moindre. Les prix ont légèrement augmenté avec des hausses plus significatives en janvier, mars et juin. Les trésoreries se sont dégradées et sont désormais jugées insuffisantes chez les transporteurs et les hôteliers.
Dans le bâtiment, le ralentissement de la croissance de l’activité masque de grandes disparités entre le dynamisme du second œuvre et la baisse de mises en chantier dans le gros œuvre. Dans les Travaux Publics, l’activité s’est intensifiée grâce au lancement de grands chantiers (LGV, autoroute, troisième ligne du métro Toulousain). Les effectifs ont été globalement préservés dans le bâtiment et ont été renforcés dans les TP.
Les prix des devis ont légèrement baissé, contraints par une concurrence accrue. Les carnets de commande ont été largement consommés et offrent désormais peu de visibilité pour 2025 hormis dans les TP où les grands chantiers se poursuivront.
Le Gard n’a pourtant connu que des hausses dans ces trois secteurs. +4,7 % pour l’industrie, +2 % pour les services et +3,6 % pour le BTP. Mais 67 % des créations d’entreprises étaient des microentreprises. La tendance est un peu moins favorable, dans le Gard, au financement bancaire aux entreprises et ça, c’est une petite épine.
La BDF das le Gard
Les inquiétudes sont générales et multiples. Peur de l’état et de la gestion des finances publiques. Difficultés d’investissement dans les entreprises. Comportement des ménages. Taux d’épargne des ménages à 17 %, supérieur à l’avant Covid…
« Nous nous adressons aux entreprises et aux usagers en fragilité financière » conclut Nathalie Ravet. De janvier 2022 à juin2024, la succursale nîmoise de la Banque de France aligne les chiffres positifs pour ses missions.
9 613 études financières en vue d’une création d’entreprise. 7 950 personnes reçues au guichet. 1 149 entretiens de cotation. 3 308 familles aidées dans le cadre du surendettement. 457 sollicitations des TPE. 13 131 demandes nationales de droit d’accès aux fichiers. 104 informateurs interrogés mensuellement lors d’enquêtes de conjoncture769 désignations d’établissements de crédit « droit au compte » dans le Gard. 370 personnes formées à l’authentification des billets. Partenariats avec l’Éducation nationale pour 282 professeurs, 2 054 jeunes et 669 travailleurs sociaux. 287 actions « de place » au service des territoires gardois.
N’hésitez pas à vous renseigner.
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