La première année, 50 élèves scolarisés dans 10 lycées pilotes français en ont bénéficié. Parmi ces 10 établissements, figurait le lycée Albert-Einstein de Bagnols-sur-Cèze, où cinq élèves avaient été récompensés. Pour cette année 2022-2023, le dispositif a été élargi : ce sont cette fois 200 élèves de 26 lycées qui ont reçu cette bourse. À Einstein, ils sont 10 jeunes récipiendaires en BTS et bac professionnel. Une cérémonie a été organisée ce jeudi pour leur remettre officiellement leurs bourses d'étude nucléaire. Chacune s'élève à 5 400 €.

"C'est une belle somme qui devrait aider chacun d'entre vous dans sa poursuite d'études dans le secteur nucléaire", indique le proviseur du lycée Einstein, Thierry Delaigue, à l'adresse des élèves. Ce montant peut servir à financer le permis, à payer l'abonnement aux transports en commun, à payer un loyer car, demain, ces lycéens et étudiants seront peut-être amenés à se former ailleurs. L'idée est de lever tous les freins qui pourraient stopper la poursuite d'études. 

Un tuteur qui accompagne toute l'année

Les élèves récompensés ont été sélectionnés par un jury selon leurs résultats, leur motivation et leur mérite. Il y avait au départ 18 candidats au sein du lycée bagnolais. Ils ont été départagés après un entretien oral fin-novembre. Kilyann, 17 ans, en Terminale Maintenance des équipements industriels, fait partie des lauréats : "Je suis ravi et aussi un peu surpris. Un de mes professeurs a proposé ma candidature mais je ne m'y attendais pas forcément. Après le bac, j'aimerais faire un BTS ici puis poursuivre avec une licence à Avignon. Il faudra donc que je prenne le train tous les jours, ça m'aidera à payer l'abonnement." Après déjà deux stages sur le site nucléaire de Tricastin, le jeune homme aimerait bien travailler chez EDF, mais garde l'esprit ouvert à d'autres opportunités. 

En plus de la bourse, les élèves seront accompagnés toute l'année par un tuteur issu du monde économique industriel. L'occasion pour eux de découvrir le monde de l'entreprise, de commencer à tisser un réseau professionnel et peut-être de décrocher à l'avenir un stage ou une alternance. "C'est bien que le monde de la formation et celui de l'industrie se rencontrent", lance Mickaël Duchiron, directeur de la région académique adjoint à la formation professionnelle initiale, continue et l'apprentissage.

Et Bruno Girard, directeur attractivité et recrutement Sud-Est Orano, de rebondir : "Le nucléaire comprend des métiers très différents, portés sur la modernité, la digitalisation, les nouvelles technologies... Les besoins en emplois sont pharaoniques sur 10, 20, 30 voire 40 ans." En effet, il y a une volonté politique forte envers ce secteur d'activité. Le président de la République veut construire de nouveaux EPR mais aussi des "mini-réacteurs" pour pérenniser la souveraineté énergétique du pays. Et il va falloir de la main d'oeuvre qualifiée pour y arriver. D'où la pertinence de cette bourse d'étude nucléaire pour pousser les futurs actifs à poursuivre dans ce secteur d'activité, qui recherche du monde.