Une exposition sous la forme d’une série de romans-photo réalisés il y a cinq ans au sein du lycée dans le cadre d’une résidence artistique du photojournaliste Julien Goldstein. L’exposition présente des scènes issues de témoignages récoltés parmi les élèves des classes de 1ère de l’établissement, rejouées par les élèves. Des scènes d’agressions sexistes et sexuelles qui se sont produites au sein du lycée ou alentour, accompagnées par des slogans imprimés au format carte postale.

« L’exposition a tourné dans plusieurs établissements du Gard, et le rectorat l’a réimprimée pour la proposer dans toute l’académie », précise Cécilia Racaud, enseignante impliquée dans le projet. L’exposition revient chaque année au lycée Einstein aux alentours du 8 mars, et cette année, « la direction a fait le choix de faire en sorte que tous les élèves de 2nde la voient », explique Mathilde Neige, enseignante référente égalité filles/garçons au lycée. C’était le cas de la 2nde 6 de Mme Albar ce jeudi matin.

Avec des élèves parfois quelque peu circonspects, puisque aucun élève dit avoir été victime ou témoin de telles agressions. « Il y a une forme de déni et de culpabilité », y voit Mathilde Neige, qui souligne l’importance des témoignages anonymes. D’ailleurs, au moment de la confection de l’exposition, réalisée à partir de témoignages anonymes, « nous avons dû sélectionner 6 histoires, nous avions trop de témoignages », rappelle Cécilia Racaud. Les élèves ont ensuite eu droit à une sensibilisation et à un rappel des sanctions pénales pour les agressions sexistes et sexuelles, et ont été invités à laisser un message écrit à l’issue de l’heure, « pour avoir une trace du ressenti des élèves », commente Mathilde Neige.

Cette action s’inscrit dans un cadre plus large : « nous menons aussi des actions sur l’orientation, car si dans la section générale ça va, par contre dans les classes technologiques et professionnelles, nous avons des classes assez genrées, notamment côté électricité et mécanique », explique Mathilde Neige. Pour changer les choses, une équipe d’enseignants a été formée sur l’égalité filles/garçons, pour aider les élèves « à se sentir libres de choisir leur orientation », rajoute-elle.

Une équipe a été montée également pour travailler sur l’éducation à la sexualité, « avec la notion du consentement », précise l’enseignante, qui a aussi projeté un documentaire sur les violences faites aux femmes à des lycéens en novembre dernier à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.