Chaque année, au début du printemps, la presse s'invite à l'école. Les classes de tous niveaux et de toutes disciplines participent ainsi à la Semaine de la presse et des médias. L'objectif fixé par l'Éducation nationale est louable : comprendre le système des médias, former un jugement critique, acquérir l'appétence de l’actualité et forger une identité de citoyen. La 36ᵉ édition s'ouvre ce lundi et elle a forcément un goût particulier face à la désinformation qui se multiplie, en particulier sur les réseaux sociaux. Et un ordre mondial en pleine mutation qui incite à une communication de guerre ou d'intérêt nationaliste. Pour autant, les jeunes publics, davantage tournés vers le téléphone qu'un journal papier, ne sont pas moins intéressés par l'information quotidienne. Ce sont même 70 % des 15-34 ans qui, selon une étude récente de Médiamétrie, s'informent quotidiennement via les réseaux sociaux. Les jeunes ne se détachent donc pas de l'information, mais consomment la presse différemment de leurs ainés. Est-ce bien ou mal ? Ni l'un ni l'autre, à condition de prendre en compte le risque de manipulation sur la toile, en particulier des géants du numérique. Avec le développement des algorithmes, ces derniers ont parfaitement compris leur capacité à manipuler les opinions. Et à livrer aussi des informations orientées ou fidèles aux habitudes de consommation. Le danger est là ! L'éducation aux médias est donc devenue aujourd'hui un besoin vital. Pour bien expliquer l'impérieuse nécessité de challenger les différents canaux d'informations. En vérifiant l'authenticité aussi des actualités. Et la signature d'un journaliste professionnel. Issu d'un support crédible et reconnu. À défaut, la prochaine étape est déjà écrite et s'annonce particulièrement dangereuse. Avec toute une génération engagée dans un vote citoyen sans capacité réelle de discernement…