La sonnerie va de nouveau se déclencher dans les 60 000 établissements scolaires à partir d'aujourd'hui pour prévenir les 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens que les vacances sont bel et bien terminées. Une rentrée scolaire marquée, selon le Gouvernement et son jeune ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, par des revalorisations salariales sans condition pour tous les professeurs. 125 € nets par mois en sus, point d'indice des fonctionnaires de juillet dernier compris. Il était temps. Mais cela reste largement insuffisant. Selon le rapport Regard sur l'éducation 2022, publié par l'OCDE, malgré une augmentation de 4 % entre 2015 et 2021, le salaire statutaire annuel des enseignants en école élémentaire, avec 15 ans d'expérience, reste inférieur de 19 % à la moyenne européenne. Les salaires réels moyens des enseignants sont même plus faibles que les revenus des travailleurs diplômés de l'enseignement supérieur dans presque tous les pays de l'OCDE. Pire encore, les enseignants en France sont tenus d'enseigner 900 heures par an aux niveaux préélémentaire et élémentaire et 720 heures au niveau secondaire (filière générale). Des chiffres bien supérieurs, cette fois, aux moyennes de l'OCDE.

Malgré ce constat implacable, l'ambition portée par le Président de la République va accentuer la pression des professeurs, au quotidien déjà bien garni. Lutte contre l'absentéisme, dédoublement des classes, soutien scolaire sans compter le pacte enseignant et les missions complémentaires pour les enseignants volontaires, il est évident que tout ne pourra pas se faire sans moyen humain et financier conséquents. Qu'importe, le panier des tâches est à présent complété par la police du vétement, au nom de la lutte contre les atteintes à la laïcité. Et par une attention renforcée, et la recherche de bonnes pratiques, pour lutter contre le harcèlement scolaire. La sonnerie de la fin de journée n'a pas encore retenti que, déjà, le burn-out vous guette ! Bonne rentrée quand même, Mesdames et Messieurs les professeurs !