Le lycée bagnolais fait partie d’un des trois campus des métiers du Gard, avec sur ce territoire nucléaire un campus autour des process et technologies en milieux sensibles. Avec cet outil, l’établissement évolue dans un écosystème avec le monde économique local, car « on travaille pour la même chose, vous ne formez pas vos élèves pour les former, mais pour qu’ils aient un job demain », note Bruno Girard, directeur du pôle attractivité et recrutement du périmètre Sud-Est pour Orano.

Le géant du nucléaire recrute pas moins de 800 personnes par an sur le périmètre Sud-Est, dont plus de la moitié en CDI. Autant dire que le secteur a de gros besoins, et a du mal à pourvoir les postes, alors qu’une phase de chantiers colossaux s’ouvre dans les prochaines années. L’idée est donc de faire la promotion des formations qui conduisent aux métiers du nucléaire, « des métiers bien rémunérés, mieux que dans le secteur tertiaire, des métiers d’avenir », souligne le DASEN devant une classe de BTS Environnement nucléaire.

Des équipements de pointe

Pour former celles et ceux qui occuperont ces métiers, la Région et l’Éducation nationale ont mis les moyens : salle de réalité virtuelle, une technologie utilisée dans les entreprises du secteur pour former ses salariés, atelier tout équipé en chaînes de production, moteurs, systèmes hydrauliques pour les BTS Maintenance des systèmes option production… Dans la section des sciences de l’ingénieur, de nombreuses machines d’impression 3D ont permis aux élèves de fabriquer leurs propres robots motorisés à partir de plans en open source qu’ils ont eux-mêmes adaptés à leurs besoins. Des robots ensuite utilisés par les élèves de prépa.

« Ce campus Einstein, c’est une pépite inscrite dans l’excellence », martèle Philippe Maheu. Et dans « une mise en relation entre les jeunes et les entreprises, en lien avec l’enseignement supérieur et la recherche », rajoute-t-il. Ainsi, le campus travaille avec l’association le Collectif, qui regroupe les groupements d’entreprises du Gard rhodanien, et a notamment monté une action de mentorat au sein du lycée Einstein et du lycée professionnel privé Sainte-Marie de Bagnols, lui aussi membre du campus. « Chaque élève entrant a un mentor, un professionnel, avec toute l’année des rencontres et des visites en entreprise », développe Corine Negre, directrice opérationnelle du campus. Dans la même veine, les mêmes acteurs organisent chaque année une matinée de rencontres entre les jeunes et les entreprises, la prochaine se tiendra le 21 janvier.

Cette coopération se retrouve dans le projet de mini-entreprise lancé par des élèves de BTS du lycée. Baptisé "Uniquadé", il a pour but de créer un support innovant en plastique recyclé pour téléphone et tablette. Un projet qui a pour mentor une cheffe d’entreprise locale, Julie Valtoux, et qui en est bientôt au prototype. La coopération avec cet écosystème est aussi visible sur la formation, avec la collaboration du centre de formation du CEA à Marcoule. « Au-delà de notre plateforme technique, nous proposons aussi de l’enseignement », évoque David Hertel, responsable pédagogique du CEA.

« Ce que je vois ici, ce sont aussi les métiers de demain, souligne Philippe Maheu. Ici, vous êtes sur la bonne route, maintenant il faut faire la promotion de ces métiers et de ces formations. »