CHUSCLAN Crue de la Cèze : quelques dégâts matériels et des habitants "habitués"
En se promenant dans Chusclan ce lundi 1er novembre, on pouvait constater que beaucoup de garages étaient grand ouverts. Des coups de balais chassaient les derniers mètres cubes d'eau qui ont gagné les habitations.
En effet, dimanche, le village a connu une crue de la Cèze. De minuit jusqu'à 17h le dimanche, le niveau de l'eau n'a pas cessé d'augmenter. "D'habitude, on se fie à la côte de Bagnols - qui était à 7,60m selon Vigicrues - mais on a eu 40 cm de plus, on n'arrive pas à l'expliquer", s'interroge encore le maire, Pascal Peyrière. Résultat : toute la partie sud du village a pris l'eau (rue de la mairie, rue basse...).
Sur le parking, on pouvait encore voir ce lundi un véhicule qui n'a pas été retiré et s'est retrouvé submergé. Les flots sont montés jusqu'au niveau du toit... "Samedi soir, quand on a vu le niveau de la Cèze à Tharaux et à Montclus sur Vigicrues, on a décidé de faire évacuer tous les parkings et de fermer la route de Bagnols. On a renvoyé un message aux habitants à 4h30 du matin pour inviter les derniers propriétaires à déplacer leur voiture, mais on n'a pas eu de retour. C'est finalement, la gendarmerie qui a retrouvé les personnes après coup...", retrace le maire.
"Rien à voir avec 2002 où l'eau arrivait au plafond"
Globalement, peu de dégâts sont à déplorer dans la commune. Uniquement des effets matériels. "Vous savez, depuis 40 ans qu'on habite ici, on est habitué. On a eu 50 cm dans le garage. Rien à voir avec 2002 où l'eau arrivait au plafond", se souvient Simone, résidente de la rue de la mairie.
Un peu plus loin, dans la rue Basse, Patricia et Grégory sont aussi en plein nettoyage ce lundi, aidés par leurs proches : "On n'était pas là ce week-end. On avait anticipé en déplaçant nos voitures mais on n'avait pas prévu que le niveau de l'eau monte autant." Même si le couple essaie d'entreposer au minimum en bas dans les caves, le peu d'objets stockés a été détérioré par les eaux. "Ce n'est que du matériel comme une table de ping-pong, mais à chaque fois qu'il y a une crue, on y perd. Ça fait sauter le jus, le congélo est arrêté...", liste Patricia. Heureusement, elle et Grégory ont pu compter sur leurs voisins pour mettre leurs poules à l'abri. Lors d'un précédent épisode, les gallinacés s'étaient malheureusement noyés...
Une journée aussi marquée par un incendie et une victoire footballistique
En remontant vers le village, toujours dans la rue Basse, on tombe sur Céline. Elle aussi était absente en ce week-end de Toussaint. Quand elle a vu la situation à Chusclan, elle est rentrée plus vite que prévu. "On habite ici depuis deux ans. Les propriétaires avaient oublié de nous dire qu'on pouvait se retrouver avec les pieds dans l'eau... Il y a deux ans, l'eau s'était arrêtée à l'angle de la rue. Cette année, on n'y a pas échappé. Heureusement, on s'en sort pas si mal. C'est principalement le garage qui a pris. Dans le salon, nos nombreux tapis ont bien absorbé. Ils sèchent sur le balcon des voisins", raconte-t-elle.
Cette dernière prévoit tout de même des aménagements dans son logement pour éviter tout danger. Notamment installer des batardeaux grâce au dispositif Alabri. "L'eau est aussi allée dans le hall d'entrée et elle est passée à 3 cm du niveau des prises électriques...", relève la riveraine.
Comme beaucoup d'habitants, elle a été amusée de voir barboter une oie sur le parking de la rue basse, transformé en mare géante. "Des riverains ont vu des animaux dans une parcelle, les propriétaires étaient absents. Ils sont allés leur ouvrir pour les libérer. La chèvre et les poules ont été mises à l'abri mais l'oie ne s'est pas laissée faire et s'est promenée dans le village", sourit une habitante. Même si les villageois ont l'habitude des caprices de la Cèze, cette journée restera dans les mémoires. D'autant que ce dimanche 31 octobre aura aussi été marqué par un incendie et par la victoire du club de foot pour le 7e tour de coupe de France.
Marie Meunier