FAIT DU JOUR Vestiges des inondations 2002, deux carcasses de voiture ont quitté le Galeizon par les airs
Plus de vingt ans après la crue dévastatrice des 8 et 9 septembre 2002, l'Établissement public territorial de bassin (EPTB) des Gardons en a retiré l'un des stigmates ce mardi, en Lozère, dans le Galeizon, affluent qui se jette dans le Gardon entre Cendras et Saint-Martin-de-Valgalgues. Six rotations d'hélicoptères ont été nécessaires pour déposer, dans une clairière accessible, les carcasses préalablement découpées. Le Galeizon est le premier cours d'eau labellisé "Site rivière sauvage" de la région Occitanie.
C'est une autre preuve de la violence des inondations qui ont frappé le bassin versant du Gardon - entre autres - lors des inondations des 8 et 9 septembre 2002. Les deux carcasses, qui ont été retirées dans la matinée d'hier, n'avaient pas bougé depuis la crue d'il y a presque 21 ans, et ce malgré les autres crues survenues depuis. Empêtrées dans le gravier et les branchages, elles n'ont plus jamais quitté leur cimetière d'eau claire, à laquelle elles n'avaient que pollution à fournir.
Propriété d'une même personne, la Toyota Corolla break et la Lada avaient été repérées dans la rivière par le propriétaire lui-même, peu de temps après la crue, dans un lieu difficilement accessible. Il recherchait du matériel laissé dans ses véhicules. "Il a fallu effectuer un travail de repérage, puis les déterrer, explique Romuald Barré, agent de l'équipe verte de l'EPTB, qui a travaillé avec son collègue du Syndicat des hautes vallées cévenoles sur le retrait. Puis, les découper et préparer les différentes charges, de façon à avoir un poids équivalent à chaque voyage." Quelques arbres ont dû être élagués ou abattus pour permettre le transport des charges par voie aérienne.
Il n'y avait plus d'hydrocarbures dans les épaves de voiture. Mais de la ferraille et des matières plastiques. Pour la découpe, "on pensait faire ça au chalumeau, finalement on a utilisé une scie-sabre et ça a très bien marché". Un treuil a quand même été nécessaire pour extraire les vestiges des véhicules du sable et des graviers. Soit trois jours de travail, puisque les deux véhicules "sont à un bon kilomètre l'un de l'autre, poursuit Romuald Barré. L'un a parcouru 700 mètres dans la rivière, l'autre environ 1,7 km", à partir de Saint-Martin-de-Boubaux, en Lozère, pour se retrouver au hameau du Villaret, sur la commune gardoise de Lamelouze.
Président de l'EPTB Gardons, le maire d'Alès, Max Roustan, a mis en avant la "mission exceptionnelle" du jour dans "une des seules rivières propres" de la région. Ceci avant que les techniciens de la société Airtelis, filiale de RTE, n'entament les spectaculaires rotations au-dessus du ruisseau actuel, et de Saint-Martin-de-Boubaux.