Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.02.2023 - François Desmeures  - 2 min  - vu 756 fois

FLEUVE HÉRAULT L'arrêté cadre de sécheresse sera discuté, cette année, entre Gard et Hérault

Le 25 août dernier, les agriculteurs du Viganais manifestaient notamment contre l'interdiction d'arroser qui restait possible, la nuit, dans l'Hérault

- (photo François Desmeures)

Très critiquées à la fin de l'été 2022 par les agriculteurs pour avoir pris des mesures différentes sur les restricltions d'eau, à quelques kilomètres d'intervalle, entre Gard et Hérault, les directions départementales des territoires et de la mer (DDTM) des deux départements travaillent de leur côté, avant une mise en commun en mai, pour un arrêté cadre partagé.

Le 25 août dernier, les agriculteurs du Viganais manifestaient notamment contre l'interdiction d'arroser qui restait possible, la nuit, dans l'Hérault • (photo François Desmeures)

Il suffit de regarder le niveau des cours d'eau pour le supposer : même en cas de pluies importantes au printemps, on voit mal comment le Gard pourrait échapper aux arrêtés sécherese l'été prochain. À plus forte raison dans le bassin de l'Hérault, le fleuve n'ayant même pas eu la petite crue qu'a pu connaître le Gardon à l'automne. Lors de la réunion de la commission locale de l'eau (CLE) du fleuve Hérault, ce jeudi à Gignac (relire ici), les représentants des DDTM de l'Hérault et du Gard ont livré aux élus, représentants de chambres consulaires ou d'associations, leur manière de procéder dans l'élaboration et l'harmonisation de l'arrêté cadre sécheresse, qui traite autant des usages agricoles (secteur qui utilise majoritairement, et logiquement, la ressource en été) et industriels, que des restrictions imposées aux particuliers. 

"Nous sommes encore en phase de concertation de l'arrêté cadre, a indiqué Corinne Figueras, de la DDTM Hérault. L'objectif est d'être opérationnel pour l'étiage." Le souci, c'est que l'étiage devrait arriver bien avant l'été. "Il faudra peut-être engager l'arrêté cadre dès le mois de mai", concède Corinne Figueras. "L'idée d'arrêté cadre est d'éviter de passer en crise, souligne le représentant gardois de la DDTM, Sébastien Tellier : dès l'alerte, on souhaite une baisse de 30 % ; en alerte renforcée, une baisse de 50 %. Depuis six mois on travaille pour arriver à quelque chose qui tienne la route." 

"Jusqu'ici, on regardait les stations sur l'Arre et à Laroque", détaille Sébastien Tellier. En précisant : "On ne se base pas que sur le niveau d'eau pour savoir si on passe en alerte". Les réserves karstiques estimées, ou les apports de la Vis par rapport au seul Hérault peuvent peser dans la balance. Pour affiner les données, la DDTM du Gard  va proposer l'utilisation de deux stations : l'Arre et une autre dans l'axe de l'Hérault, à Saint-André-de-Majencoules. 

"L'objectif est que l'arrêté cadre soit évolutif"

Corinne Figueras, DDTM de l'Hérault

Alors que Richard Fesquet, pour la chambre d'agriculture du Gard, pensait s'être déjà positionné sur une deuxième version du projet de l'arrêté cadre, Sébastien Tellier lui a signalé que cette version n'avait même pas encore été consultée par la préfète du Gard. "Apparemment, on n'a pas le même niveau de discussion dans l'Hérault et le Gard", a raillé un représentant de la chambre d'agriculture de l'Hérault. "L'objectif est que l'arrêté cadre signé soit évolutif, a recentré Corinne Figueras. De façon à être plus cohérents sur les mesures à prendre, de part et d'autre des frontières départementales. Car l'enjeu est d'être compris et respecté." Une incompréhension qui avait motivé - entre autres - la manifestation des agriculteurs du 25 août devant la sous-préfecture du Vigan. 

Sébastien Tellier est aussi allé dans le sens d'une meilleure communication : "On envoie actuellement des arrêtés qui ne sont pas forcément lisibles par le commun des mortels". Quand le président de la CLE, Philippe Doutremepuich, a regretté que "le personnel qualifié et compétent n'est pas à la hauteur des enjeux" à la DDTM, les agents d'État n'étant pas assez nombreux à son goût au sein du service.

François Desmeures

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