Ces 11,8 millions d'euros (*) vont être investis entre 2023 et 2028 sur tout le bassin versant de la Cèze et les petits affluents du Rhône. Cette enveloppe est abondée principalement par l’Europe (par le biais du FEDER), l’État (grâce au fonds Barnier), la Région Occitanie, le Département du Gard et le syndicat mixte ABCèze. Le but étant de mieux gérer le risque inondation et de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens sur ce périmètre qui comprend 111 communes, à cheval entre deux régions et trois départements.

"C'est paradoxal de parler du risque inondation en pleine période de sécheresse. Mais nous sommes le pays des extrêmes, celui des cours d'eau à sec, mais nous connaissons aussi des phénomènes de crues éclairs comme celle du 9 août 2018 qui a fait un mort sur la commune de Saint-Julien-de-Peyrolas", contextualise Benoît Trichot, président d'ABCèze, également maire de Montclus.

Plusieurs évènements majeurs se sont succédé au fil des années : 30 septembre 1958, 8 et 9 septembre 2002 ou encore le 1er décembre 2003. Sur le bassin, 11 778 logements se trouvent en zone inondable ainsi que 40 campings, 14 établissements scolaires et 61 bâtiments publics. Les enjeux humains sont donc importants. 

Des travaux de sécurisation des digues 

Alors sur ces 11,8 millions d'euros, plus de la moitié va être investi pour mener des travaux sur des ouvrages hydrauliques. Plusieurs digues, notamment celles de Pont-Saint-Esprit et de la moyenne vallée (**), vont être sécurisées. Des études vont aussi démarrer pour sécuriser celle de Saint-Étienne-des-Sorts. Un budget servira aussi à entretenir les cours d'eau et le barrage de Sénéchas ainsi qu'à renaturer le Nizon et le Malaven et à restaurer la Tave, qui a subi beaucoup de modifications au cours des années. 

L'autre priorité de ce PAPI 3, c'est aussi la sensibilisation auprès du grand public, des scolaires, des élus... Comme le rappelle la vice-présidente au Département, Bérengère Noguier : "On ne peut pas empêcher l'eau de tomber, mais on peut se préparer pour être prêts au moment où ça arrive. Il faut développer la culture du risque pour avoir les bonnes réactions et protéger en priorité les personnes."

La préfète, Marie-Françoise Lecaillon, le confirme : "Il faut dire et redire. Un certain nombre de personnes ne l'ont pas vécu et on ne peut pas imaginer ce que c'est." Elle invite d'ailleurs fortement les communes, qui sont à peu près toutes dotées d'un PCS (plan communal de sauvegarde), à s'entraîner, à se mettre en situation "pour acquérir des réflexes". 

* Le PAPI 3 prévoit 11,829 millions d'euros d'investissements sur 6 ans (2023-2028). Cette somme est financée à 24,9% par ABCèze, à 12% par le FEDER, à 47,3% par l'État, à 9,3% par la Région Occitanie, à 3,3% par le Département du Gard, à 0,3% par les EPCI (via la taxe Gemapi), à 0,4% par les communes et à 2,5% par les maîtres d'ouvrages locaux. 

** Il est prévu des travaux de sécurisation sur les digues de Pont-Saint-Esprit et des Tullières, mais aussi sur les systèmes d'endiguement de Bessèges, Molières-Meyrannes et Saint-Ambroix.