ROUSSON Le nouveau groupe scolaire en bois certifié et en pierre de Vers bientôt achevé
Si la première tranche des travaux du groupe scolaire de Rousson s'est achevée durant l'été 2021, la deuxième, qui comprend la rénovation de l'école maternelle, le sera à l'automne prochain. Coûteux mais vertueux, le projet est déjà une réussite.
En milieu de semaine dernière, à l'initiative de l'association des collectivités forestières du Gard, la rédaction d'Objectif Gard s'est invitée au cœur du chantier du groupe scolaire de Rousson. "On est plus proche de la fin que du début", a fort justement indiqué Cédric Clemente, président des communes et collectivités forestières du Gard, par ailleurs maire de Lirac. Car si la première tranche des travaux s'est achevée durant l'été 2021, permettant aux élèves de l'école élémentaire d'investir des locaux flambants neufs lors de la dernière rentrée scolaire, la deuxième, qui comprend la rénovation de l'école maternelle, le sera à l'automne prochain.
"On a pris deux mois de retard en raison d'une interruption du chantier liée au Covid", a pesté Ghislain Chassary, toutefois pas peu fier du résultat. Car le maire de Rousson a fait de ce projet colossal une priorité pour l'avenir de la commune qu'il administre. "Le but de la démarche, c’est d’imaginer le Rousson des années 2040 avec un nouveau cœur de ville où l’on ramène des habitants. Pour cela il faut une école attractive et la nôtre, qui datait des années 50, ne répondait plus aux normes", a resitué l'édile roussonnais.
Pour ériger ce groupe scolaire qui comprend 8 classes de maternelle, 12 classes élémentaires, un restaurant scolaire, un pôle animation avec un auditorium de 200 places, une salle multisports, une salle d’arts plastiques et un parking de 30 places réservé au personnel, 12 millions d'euros ont été déboursés par des financeurs divers tels que la commune elle-même, Alès Agglomération, le Département, la Région et l'État. "On espère être tranquille pour 70 ans de plus", a appelé de ses vœux Ghislain Chassary.
Du bois cévenol pour le mobilier
"La particularité, c’est qu’on a réussi à intégrer du bois", a poursuivi Cédric Clemente, lequel a ensuite égrené les raisons qui offrent à ce projet coûteux un caractère vertueux. Ce bois ayant fondé l'ossature du groupe scolaire, qui aurait pu être polonais si "le scénario classique" avait été suivi, n'est pas tout à fait local mais demeure français. "On voulait du bois certifié. Mais la plupart des entreprises du département ne le sont pas", a regretté le dernier nommé. Le maitre d'ouvrage a ainsi opté pour un "bois certifié des territoires du Massif Central", réalisé par des entreprises implantées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un "moindre mal" pour le président de l'association des collectivités forestières du Gard qui indique par ailleurs que "50 % du budget total a été investi dans des entreprises d’Alès Agglo".
Imaginé par les architectes Nathalie Tessier-Portal et Richard Teissier, le groupe scolaire est par ailleurs bâti à partir de pierres massives issues des carrières de Vers. "Ça s’intègre très bien dans le paysage", a commenté Cédric Clémente. Et de conclure : "J’espère que ce projet en appellera de nombreux autres." D'autant que c'est "faisable", et "plutôt facilement" d'après le maire de Rousson qui, à travers cette nouvelle école, voulait "démontrer qu'on peut construire propre et positif". Désireux de "pousser la démarche jusqu'au bout", Ghislain Chassary n'a pas lésiné sur les moyens lorsqu'il s'est agi de chouchouter les écoliers de la commune.
Ces derniers planchent quatre jours par semaine sur des bureaux dont les plateaux, en bois de châtaignier cévenol, ont été fabriqués dans les ateliers de Thomas Pesin à Méjannes-lès-Alès. "Comme ils ont coconstruit le projet avec nous, les enfants font très attention et en prennent soin", promet l'édile roussonnais. Labellisé à énergie positive et reconnu "bâtiment durable Occitanie (BDO), le groupe scolaire de Rousson ne manque pas d'arguments pour convaincre des décideurs de s'en inspirer. "Des projets similaires commencent à essaimer, mais pas suffisamment. Il doit y avoir des volontés politiques", a signifié Patrick Deleuze, élu référent à la Charte forestière du syndicat Pays-Cévennes. Il y a fort à parier que ça viendra.
Corentin Migoule
Quelques chiffres relatifs au chantier fournis par la COFOR 30 :
- 346 m³ de bois utilisés au total
- Chantier étalé sur une surface totale de près de 4 700 m²
- Durée du chantier : 24 mois
- Coût total de l'opération : 12 millions d'euros
- Le bois isolerait 15 fois mieux que le béton, soit une économie d'énergie de l'ordre de 20 %