La - mauvaise - mayonnaise est montée très rapidement car les habitants du village de Collorgues seraient régulièrement cambriolés...

Une semaine auparavant une maison de la petite commune avait été visitée, ce qui avait accru la surveillance et la vigilance des villageois. Alors, quand lundi soir, un pauvre bougre inconnu dans la commune a distribué à la nuit tombée les journaux gratuits, il a rapidement intrigué les gens du cru. Ni une, ni deux : les habitants ont décidé de procéder à son interpellation à leur façon en dehors de tout cadre légal. La justice qualifie cela d'arrestation arbitraire.

Ce lundi soir, voyant arriver sur elle la troupe des villageois en vadrouille, la victime essaie de quitter les lieux en courant, pensant que la situation allait empirer et surtout sans comprendre la raison d'une telle furie. Mais pour ces trois shérifs locaux pas question de laisser partir celui qu'ils considèrent comme un cambrioleur.

Interpellé de façon musclée, l'homme se rebelle ce qui va encore accentuer la hargne des villageois à son encontre. Pour calmer le récalcitrant un des agresseurs part chez lui récupérer son flingue et deux tirs en l'air vont mettre fin à l'agitation de cet innocent qui va être remis aux gendarmes par les villageois fiers d'eux.

La victime a été relâchée et à la place, les gendarmes ont placé en garde à vue... le tireur, avant de procéder le lendemain aux auditions des deux autres compères. Deux sont poursuivis pour arrestation arbitraire, tandis qu'il est reproché au tireur des violences avec arme. Le procès correctionnel prévu en juin. "Les personnes interpellées dans cette affaire n'ont pas du tout un profil de délinquant, bien au contraire c'est monsieur Tout-le-Monde ", souligne pour un des prévenus, maître Perrine Teissonnière.