Il est 11h30 le 15 juillet dernier. Une mère de famille sort d'un supermarché de Beaucaire. Elle ouvre son coffre et range les couches des enfants. Puis elle prend dans ses bras son bébé né trois semaines plus tôt pour l'installer à l'arrière du véhicule. Son autre fils, 3 ans est également dans la voiture. La maman fait ensuite le tour de son automobile lorsqu'elle voit apparaître un individu qui s'installe sur le siège passager avant. " Vous vous êtes trompé de voiture monsieur", dit innocement la mère de famille qui a du mal à cacher ses larmes à l'audience de ce lundi 26 août au tribunal correctionnel de Nîmes. 

Car cette dame n'imagine pas un seul instant qu'elle va être victime d'un enlèvement qui va durer quelques minutes. La conductrice voit apparaître une lame de couteau et comprend qu'elle va vivre des minutes de peurs et d'angoisse pour elle... et pour ses enfants. 

L'agresseur est en panne et a décidé de voler un véhicule identique au sien pour "partir en vacances avec sa fille adolescente" ! Un suspect au profil inquiétant qui pleure à deux reprises dans la voiture et qui demande à l'infirmière en psychiatrie de démarrer. Elle et ses enfants seront abandonnés un peu plus tard en rase campagne. 

"Est-ce qu'il voulait nous découper le monsieur avec son couteau", demande depuis les faits le petit garçon de trois ans qui ne comprend pas la situation. Difficile en effet de savoir encore aujourd'hui qu'elles sont les réelles motivations de cet homme, âgé de 56 ans, et connu pour 6 mentions sans rapport avec un enlèvement ou une séquestration.  "J'ai craqué, je ne dormais pas, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je n'ai pas compris que je faisais autant peur à cette famille", déclare le mis en cause dans le box du tribunal correctionnel. 

 "Elle était persuadée de ne pas sortir vivante de ce véhicule. Et puis il faut imaginer l'angoisse pour une maman que cet homme s'en prenne à ses enfants. Il y avait un bébé de trois semaines dans la voiture avec un enfant de trois ans", dénonce l'avocate de la famille. 

"C'était la bonne victime, une maman seule avec ses deux enfants", ajoute la procureure Estelle Meyer. 

Le prévenu bien énigmatique à l'audience est défendu par Maître Flrorence De Prato qui essaie de renvoyer une image plus humaine de son client. un homme qui a été arrêté en Aquitaine en vacances avec sa fille et avec la voiture volée dans le Gard. Il avait seulement changé les plaques d'immatriculation. 

Un prévenu reconnu coupable de cet enlèvement et cette séquestration et qui écope de 4 ans de prison dont deux années avec un sursis probatoire.