NÎMES Violences sur un enfant : un père de famille condamné et déchu de son autorité parentale
Un homme de 35 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des violences.
"Les gifles sont quotidiennes, il ne reçoit que des insultes et des crachats. Cet enfant de 10 ans, lorsqu'il était puni, était obligé de ramasser dans la poubelle et de manger. C'est une vie ignoble ça pour un enfant, il n'y a pas de mots pour définir l'attitude du beau-père", accable maître Audrey Moyal qui porte la voix de ce petit garçon qui a dénoncé les actes réguliers de violences de la part du compagnon de sa mère. "Lorsqu'il était en pleurs à cause des scènes d'une extrême violence, il urinait sur lui", poursuit l'avocate nîmoise. "Cet enfant se réfugie dans la nourriture. Il vit dans la crainte que son beau-père ne revienne. Il le voit apparaître au portail de l'école pour venir le chercher."
"Cette maman, cette femme attend elle aussi la décision que vous allez rendre. Elle est terrorisée à l'idée de le croiser", complète maître Philippa Debureau à l'adresse du tribunal.
Le prévenu comparaît libre à d'audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Il est poursuivi pour des violences commises le 17 avril dernier sur sa compagne avec qui il a un bébé, et des violences sur le fils aîné de la mère de famille âgé lui de 10 ans.
"Je déteste la violence. Ce jour-là je faisais le ramadan, je ne me suis pas occupé de l'enfant. J'étais fatigué et je lui ai dit (ndlr : à son épouse) donne lui à manger", déclare le prévenu. Des violences qui auraient débuté après ces mots. "Il ment sur tout : il n'a pas de papier d'identité, il n'est jamais allé en Belgique, il n'a pas grandi là-bas. En réalité, il a abusé de moi, de ma gentillesse. Son seul but était d'avoir des papiers en France. J'étais seule et désespérée. J'ai pris 50 kilos. Il m'a coupé de ma famille, de mon père", poursuit l'épouse qui souhaite se séparer de celui qu'elle accable aujourd'hui. "Il se moquait de mes origines. Il me disait que j'étais une esclave, que si je voulais travailler c'était mon problème mais que lui ne voulait rien faire. Il n'était là que pour profiter de moi", poursuit la mère de famille.
"C'est bien d'être là, Madame, d'avoir ce courage car beaucoup de victimes de violences conjugales ne se présentent pas au tribunal", estime pour sa part le vice procureur, Willy Lubin. Le prévenu, lui, est accablé et évoque un complot pour se "débarrasser d'un boulet qu'on traîne aux pieds et le boulet c'est vous monsieur", tranche Maître Deschamps pour le mis en cause.
Cet homme, âgé de 35 ans, sans casier judiciaire en France, a finalement été condamné à 2 ans de prison dont 6 mois de sursis probatoire. Il lui est interdit de voir son ex-compagne et les enfants. Il est également déchu de l'autorité parentale.
Boris de la Cruz