Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.12.2022 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 876 fois

CHAMBORIGAUD/GÉNOLHAC Reconstruction du pont de Rastel : "L'État est au rendez-vous !", assure la préfète

Plus d'un an après la crue du Luech survenue le 3 octobre 2021 et causant des dégâts retentissants, le pont de Rastel n'a toujours pas été reconstruit. La faute à un reste à charge trop important pour les finances de la commune de Génolhac, endettée, laquelle s'en remet aux financements des collectivités. À ce titre, l'État a revu à la hausse sa participation.

Guy Chéron doit avoir le sourire. Alors qu'il se montrait inquiet en début de mois quant à la reconstruction du pont bicommunal de Rastel, emporté par la crue du Luech du 3 octobre 2021, le maire de Génolhac a obtenu des garanties supplémentaires. Faisant valoir un reste à charge trop important pour les finances de sa commune, dans le rouge pour diverses raisons (relire ici), l'édile génolhacois s'en remettait aux collectivités desquelles il réclamait une plus forte contribution financière. 

La démarche avait notamment fait l'objet d'un courrier adressé le 2 décembre dernier à la présidente de la Région, Carole Delga (relire ici). Car alors que la région Occitanie, comme le Département et l'État, s'était engagée à financer en partie la reconstruction du pont de Rastel, qui relie les communes de Chamborigaud et de Génolhac, le devis initial a été rejeté par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), faisant ainsi émerger des surcoûts. 

Lesquels auraient, selon Guy Chéron, fait presque doubler le montant de l'enveloppe globale, passé de 350 000 euros à "plus de 600 000 euros". Dans ce contexte, fortement sollicité par les maires des communes concernées, l'État aurait accepté de revoir à la hausse sa participation. 

Pas de reconstruction à l'identique

C'est ce qu'a indiqué la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, interpellée par nos soins à ce sujet en marge de sa visite à Saint-Julien-les-Rosiers ce mercredi 21 décembre (relire ici). "On ne peut pas reconstruire le pont à l'identique pour un sujet de transparence hydraulique. Ce n'est pas un pont à piles, donc c'est un peu plus cher", a d'abord expliqué la représentante de l'État. 

Et d'ajouter, en s'en remettant aux chiffres fournis par Jean Rampon, sous-préfet de l'arrondissement, présent à ses côtés : "On a donné 170 000 € au titre de la DETR (dotation d'équipement des territoires ruraux, Ndlr), et une rallonge de 120 000 € via la DSEC (dotation de solidarité aux collectivités victimes d'évènements climatiques, Ndlr). Donc, je pense que l'État est au rendez-vous !"

"J'ai organisé trois réunions pour tenir au courant les maires des communes concernées. Je pense qu'on a une forme d'exemplarité de l'État en matière d'accompagnement de ce dossier et je me regarde dans le miroir tous les matins en étant très content de ce qu'on a fait pour ce pont", a quant à lui abondé le sous-préfet, qui connait le dossier sur le bout des doigts.

"Le maire est dans la surenchère"

Mais, combien coûtera réellement la reconstruction du pont de Rastel, et cette rallonge de l'État, juxtaposée aux subventions de la Région et du Département, suffiront-elles ? "Le maire (de Génolhac, Ndlr) est dans la surenchère totale. J'attends les solutions techniques. Mais je n'ai aucun document tangible qui me laisse penser comme lui que ça sera 500 000, 600 000 ou 700 000 euros", expose Jean Rampon. 

S'il reconnaît que le besoin est "avéré", la reconstruction du pont de Rastel étant en capacité de désenclaver un hameau habité par une quinzaine de personnes, le représentant de l'État prévient : "Pourquoi faudrait-il aller chercher 200 000 ou 300 000 euros supplémentaires, alors qu'on peut opter pour une autre solution moins coûteuse qui permettrait quand même d'avoir un pont en fonctionnement 365 jours par an, et que l'on fermerait une fois tous les 10 ou 15 ans en cas de crue ? On ne va pas faire le viaduc de Millau là-bas, ça c'est sûr."

L'Agglo en position d'arbitre

Assurant "ne pas pouvoir aller plus vite" dans ce dossier, le sous-préfet de l'arrondissement d'Alès renvoie désormais les municipalités face à leurs responsabilités : "Les communes doivent affiner leur plan de financement. La balle est dans leur camp. On attend les devis !" Si le montant des subventions de l'État ne bougera plus, les arrêtés étant déjà signés, Alès Agglomération aura davantage de latitude.

Alors qu'elle a, d'après le sous-préfet, déjà "pris des engagements" oraux, l'Agglo "viendra autour de la table quand elle connaîtra le montant final""Christophe Rivenq (le président d'Alès Agglomération, Ndlr) m'a dit qu'il fera l'ajustement. Je suis confiant", assure Jean Rampon à l'heure de refermer un dossier qui traîne depuis des mois.

Et aussi...

"Pour la passerelle provisoire (celle qui a été érigée en urgence après la crue pour permettre l'accès d'une rive à l'autre aux piétons, Ndlr), je rappelle que les partenaires financiers ont assumé le financement en totalité. Il est bon de rappeler les choses de temps en temps", a même rajouté une préfète du Gard quelque peu irritée par les admonestations des maires. 

Corentin Migoule

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