C’est dans une Maison du Mineur bondée que la maire, Laurence Baldit, a adressé ses vœux pour la première fois, vendredi 12 janvier au soir, à l’ensemble de la population grand'combienne et de ses alentours, près d'un an après son entrée en fonction, succédant à Patrick Malavieille (article à lire en cliquant ici). 

"C'est avec un immense plaisir que je me prête à cet exercice"

Vers 18h30, Laurence Baldit, écharpe bleu turquoise au cou, investit la scène avec présence, s'emparant du micro avec autorité. Sa première phrase pleine d'humour, directement destinée à son prédécesseur, donne le ton : "Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais je vous avais dit l'an dernier combien il était compliqué de passer après le Mala (Malavieille, NDLR). Mais passer avant le Mala, c'est compliqué aussi." La saillie déclenche une salve d'applaudissements en moins d'une minute, créant ainsi une entrée en matière réussie pour ses premiers vœux. Cependant, le ton du discours de la première magistrate devient nettement moins élogieux lorsqu'elle aborde l'année écoulée, sa première en tant que maire. "Il est difficile de se souhaiter une bonne année, à l'heure où le rideau tombe sur 2023, qui fut une année de tournant et de chaos. Des violences partout dans le monde, plus de 20 000 morts à Gaza et des otages toujours en détention. Une guerre en Ukraine qui n'en finit pas, des catastrophes naturelles, des séismes meurtriers au Maroc et en Afghanistan, des inondations en Libye et chez nos amis du Pas-de-Calais depuis un mois." Face à ces nombreux défis, soulignant également le contexte social préoccupant, avec des violences faites aux femmes qui "ne diminuent pas", et des agressions anvers les enseignants "y compris dans notre commune où un directeur d'école a du prendre un congé maladie de quinze jours après une violente altercation avec un parent d'élève", la maire appelle malgré tout à la cohésion, au partage, à travers cette cérémonie des vœux. Baldit a également profité de cette tribune pour condamner vigoureusement la loi asile immigration, face au député Michel Sala assis au premier rang, également très engagé contre cette loi (à lire en cliquant ici). 

"Le temps des vœux, c'est aussi le temps de l'hommage." Lors de son discours, la maire a tenu à rendre un vibrant hommage à celles et ceux qui, au quotidien, œuvrent avec dévouement et passion au service des autres au sein de la commune de La Grand'Combe. Laurence Baldit a alors salué la contribution essentielle des enseignants et des chefs d'établissement qui "guident nos enfants sur les chemins de la connaissance", ainsi que des commerçants et entrepreneurs qui font battre le cœur économique de la commune. La maire n'a ensuite pas omis de reconnaître le courage et l'engagement des forces de l'ordre, gendarmes, policiers, militaires et pompiers, qui, "parfois malmenés, veillent malgré tout à la sécurité de la communauté". Elle a également exprimé sa gratitude envers les associations et leurs bénévoles, soulignant leur rôle vital dans le tissu social, que ce soit à travers la solidarité, la culture, le sport, les loisirs ou les devoirs de mémoire. La quinquagénaire a salué chaleureusement les assistants de vie, les personnels soignants, les accompagnants, les équipes du centre social, du centre de loisirs, ainsi que "tous ceux qui guident les jeunes vers une seconde chance dans la vie". Enfin, elle n'a pas manqué de mentionner l'importance cruciale des personnels municipaux, garants d'un accueil chaleureux du public et d'une ville propre.

"Le temps des vœux, c'est aussi le temps du souvenir." Laurence Baldit a adressé une pensée aux personnes "qui nous ont accompagné dans nos vies et nous laissent poursuivre nos chemins, sans eux". Marcel Delhaye, l'un des membres-fondateurs de la Maison du Mineur, a été honoré par une pensée spéciale suite à son décès survenu il y a quelques jours, à l'âge de 85 ans : "Lui qui fut un guide incontournable de cette Maison du Mineur, très certainement inimitable. Lui qui fut véritablement un pilier de cette Maison du Mineur." À l'unisson, les membres de la Maison du Mineur ont ensuite offert des applaudissements en hommage à cet enfant du pays.

Le bilan de sa première année

Passation oblige, la première année du mandat de la nouvelle maire s'est révélée particulièrement complexe, notamment dans son processus d'adaptation aux nouvelles responsabilités, tant pour elle que pour la commune de La Grand'Combe. Ancienne adjointe, Laurence Baldit a dû faire face à un changement significatif de perspective en passant de la collaboration au leadership. Une première année donc placée sous le signe de l'adaptation. Mais les projets n'attendent évidemment pas. Et ils sont nombreux. Elle persiste dans sa volonté de faire de l'embellissement de la ville sa priorité. Rappelant la labelisation très attendue de la maison France services, inaugurée en mai dernier (à lire en cliquant ici), les réunions de quartiers qui "permettent d'avancer ensemble", dont les prochains rendez-vous seront en janvier et février. Laurence Baldit a souligné son engagement envers une priorité qu'elle reconnaît peut-être moins inspirante pour les habitants, mais néanmoins cruciale : combler les nids-de-poule dans les voiries. Et se félicite, entre autres, du maintien de la cité dans le dispositif Quartier prioritaire de la Ville, remerciant par ailleurs l'engagement de la population à ce sujet. Que de projets réalisés, selon les dires de la maire, sans augmentation d'impôts.

"Le temps des perspectives"

Une nouvelle fois, les finances seront mises à mal pour 2024, déclare l'élue. En cause, l'inflation, le coût de l'énergie, la taxe habitation et l'évolution du point d'indice qui pèseront dans la balance financière, selon Laurence Baldit. "Mais on ne baisse pas les bras !" Le Conseil municipal a d'ores et déjà délibéré pour la mise en œuvre de nombreux projets. En 2024, l'école primaire Victor Hugo bénéficiera d'une amélioration d'accessibilité grâce à l'installation d'un ascenseur. L'école maternelle Jules Ferry, de son côté, sera soumise à des travaux de rénovation énergétique. Un programme de rénovation des salles de classe sera également réalisé par le service municipal, au cours des vacances scolaires. La mise en sécurité de plusieurs rues avec la pose de ralentisseurs. L'Ehpad Maurice Larguier fera également l'objet de travaux de rénovation et une extension sera réalisée pour une unité protégée destinée aux personnes désorientées. "Un projet qui n'aurait pas pu voir le jour, sans l'aide plus que conséquente du conseil départemental", ne manque pas de rappeler l'élue. Mais aussi des projets plus ambitieux, comme le lancement de l'étude pour la réflexion d'un bâtiment de Champclauson, un jardin partagé à Trescol suite à la démolition des bâtiments, la poursuite du projet Pise 2030 ou encore le lancement d'études pour la mise en place d'ombrières sur l'esplanade Ferdinand Durand, dans le but d'en faire un parking ombragé, végétalisé, dans l'espoir qu'il résolve les problèmes de stationnement dans la commune.

Enfin, la première femme élue maire de La Grand-Combe a clôturé son discours par une citation de Jacques Brel, à la manière de son prédécesseur, parfois lui aussi inspiré par la poésie et le chant : "Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin, de ne jamais renoncer à la recherche, à l'aventure, à la vie, à l'amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d'être vous, fier de l'être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable."

Malavieille : "Ma chère Laurence, continue dans cette voie, celle de l'écoute, du partage, du rassemblement"

Une cérémonie de vœux à La Grand'Combe ne saurait être complète sans l'éloquent discours de Patrick Malavieille, qui s'y présente avec le titre de vice-président du conseil départemental. L'ancien maire a exprimé avec panache la joie, le plaisir et le bonheur qui l'animent de se retrouver à la Maison du Mineur, "notre maison aux solides murs porteurs patinés par l'Histoire, la solidarité, la résistance et le courage et la mémoire". Malavieille est venu également appuyer les projets mis en place en 2023 avec l'appui du conseil départemental à l'instar de la Maison de la santé Simone-Veil mais aussi ceux de 2024, à venir, avec l'avancement des travaux du barrage de Sainte-Cécile d'Andorge, un projet de plus de vingt-deux ans, ou encore la nouvelle station d'épuration à venir, rive gauche. Mais l'élu en a également profité, lui aussi, pour passer en revue l'actualité, faisant un clin d'œil aux politiques gouvernementales : "Lorsque l'on a une vie meilleure que les autres, on construit une table plus longue, pas une clôture plus haute". 

Allain Faure honoré

La cérémonie a été marquée par la remise de diplôme de maire adjoint honoraire à Allain Faure, ex-adjoint à la mairie durant quatre mandats (1995, 2001, 2008, 2014), mais aussi de la médaille de la Ville, pour ses années de service au sein du Conseil municipal grand-combien. Très ému, Allain Faure, au côté de sa femme Hélène, a donc reçu ces distinctions de la part de Patrick Malavieille, accompagné de Laurence Baldit.