MIDI VILLAGES Avec son nouveau tracteur-chargeur, la commune de Monteils gagne en autonomie
Avec la contribution financière de l'État, la municipalité de Monteils vient de faire l'acquisition d'un tout nouveau tracteur-chargeur qui rend plus autonome la commune en matière de conduite de chantiers.
Le sous-préfet de l'arrondissement d'Alès, pourtant habitué de la ruralité, n'a pas dû recevoir ce genre d'invitation si souvent. Mais Jean Rampon l'a tout de même honorée ce mardi matin en assistant à l'inauguration du tout nouveau tracteur-chargeur acquis à la fin de l'été par la commune de Monteils et ses 700 âmes.
Car la municipalité monteiloise a eu recours à l'aide financière de l'État (40% du montant total) au titre de la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) afin de s'offrir la Rolls des tracteurs, pour la bagatelle de 106 000 euros. "C'est un prix qui comprend l'outillage", précise Patrick Fontaine, le maire.
Ce dernier justifie ainsi la démarche : "On a fait le choix de s'équiper afin d'être indépendant car les entreprises du secteur sont débordées. Pour le moindre chantier, c'est deux ou trois mois d'attente. Lors des dernières intempéries, grâce à cet outil, deux jours après on avait refait nos chemins !"
En plus d'une meilleure autonomie dans la conduite de chantiers d'ordre municipaux, ce tracteur porte-outils doté d'un godet, d'un broyeur et d'une épareuse permettra à la municipalité de "répondre à une mission de service public" en assurant les très en vogue obligations légales de débrouissaillement (OLD).
Quelques mois après un été particulièrement ravageur en la matière, le sous-préfet d'Alès a en effet rappelé que le débroussaillement des abords des habitations est "le moyen de prévention le plus efficace pour sécuriser votre maison du risque d'incendie de forêt". Or à Monteils, commune rurale où "il y a beaucoup à débrouissailler", "ça ne s'est jamais vraiment fait jusqu'à maintenant", reconnaît Bruno Kostrba, adjoint aux Travaux, lequel a trouvé le moyen d'y remédier.
À ce titre, et éventuellement pour d'autres types d'opérations, la mairie envisage de mettre le tracteur-chargeur à disposition de sa population. "On va créer une convention", a précisé le maire à l'issue d'une discussion avec Jean Rampon au cours de laquelle le représentant de l'État a invité la municipalité à "encadrer juridiquement" cette démarche avec "des critères sociaux".
Quoi qu'il advienne, seuls les deux agents municipaux, qui ont suivi une formation pour conduire l'engin, seront amenés à le piloter. "Moyennant une rétribution financière, ils pourront se dégager une heure ou deux pour réaliser le chantier chez des particuliers", imagine Patrick Fontaine.
Ce mardi matin, devant le sous-préfet, les deux employés communaux ont fait montre de leur dextérité au volant d'un tracteur qui ne cesse de démontrer sa pertinence. "Ça leur facilite les choses. En cinq minutes ils arrivent à faire ce qu'on fait normalement en une journée. Le tracteur broie des arbres de 10 centimètres de diamètre sans forcer", fait apprécier l'adjoint aux Travaux. "C'est un vrai couteau suisse que vous avez acheté", a conclu Jean Rampon. Ça valait bien le déplacement...